KATAÏEV IVAN IVANOVITCH (1902-1939)
Issu d'une famille intellectuelle, Kataïev vit la Révolution et entre en littérature comme communiste : membre du Parti communiste dès 1919, il s'engage dans l'Armée rouge à dix-sept ans, fait des études d'économie et devient, en 1925, journaliste à la revue La Ville et la Campagne (Gorod i derevnja). Il se range d'abord dans le groupe des « écrivains prolétariens », puis devient membre du groupe Passage (Perekhod), qui proclame la spécificité de la création littéraire et veut maintenir les liens avec la littérature du passé et avec les écrivains « compagnons de route ». Les nouvelles de Kataïev sont imprégnées d'un lyrisme qui tient à l'expression des sentiments les plus profonds. Sans jamais verser dans le didactisme, l'auteur nourrit de sa réflexion politique le tableau des processus sociaux et des conflits humains, en particulier à la campagne (Le Lait, Moloko, 1930). Engagé sans réserve au côté du prolétariat, l'auteur, comme ses héros, est troublé et parfois déchiré, par l'abîme qui sépare son idéal de beauté, de poésie et de bonté, du monde laid et cruel qui l'entoure, par l'opposition aussi entre la fin et les moyens de la Révolution qui brise parfois les hommes. Salué par la critique en 1934 pour La Rencontre (Vstreča), membre influent de l'Union des écrivains, Kataïev est arrêté en 1937, et il ne sera réhabilité qu'après la mort de Staline.
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Écrit par
- André RADIGUET : agrégé de l'Université, ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, maître assistant à l'université des langues et lettres de Grenoble
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