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PAVLOV IVAN PETROVITCH (1849-1936)

Pavlov, dont le nom reste attaché à la découverte des réflexes conditionnels, a été véritablement l'initiateur des recherches sur ce qu'il a appelé la « physiologie de l'activité nerveuse supérieure », et, à ce titre, son influence a été grande chez les physiologistes. Au XVe Congrès international de physiologie qui s'est tenu à Rome en 1932, il a été proclamé princeps physiologorum mundi. Par l'intérêt qu'il a manifesté pour les problèmes psychologiques et par la portée qu'ont eue ses travaux, il a donné une impulsion décisive au développement de la psychologie scientifique moderne.

Une nouvelle approche de la vie psychique

Né à Riazan, Ivan Petrovitch Pavlov entra en 1870 à l'université de Saint-Pétersbourg et devint, en 1884, lecteur en physiologie – charge qui l'amena à séjourner dans les plus célèbres laboratoires allemands –, puis titulaire d'une chaire de pharmacologie et directeur du laboratoire de physiologie de l'Institut de médecine de Saint-Pétersbourg. Il reçut, en 1904, le prix Nobel pour ses travaux sur la physiologie cardio-vasculaire et digestive. La révolution soviétique ayant reconnu ses mérites scientifiques, il transporta en 1924 ses laboratoires à Koltouchi (aujourd'hui Pavlovo) près de Leningrad.

Pavlov se situe dans la tradition de Ivan M. Sechenov, qui est considéré comme le père de la physiologie et de la psychologie soviétiques. Pour ce dernier, les activités psychiques complexes sont le résultat des interactions continuelles entre l'organisme et son milieu, et elles ne sont pas d'une autre nature que les actes réflexes qui sont une réponse de l'organisme à un agent extérieur. À côté des réflexes innés dont le fonctionnement repose sur des voies anatomiques établies dès la naissance, il en existe qui sont acquis par l'expérience individuelle et sont au principe des formes les plus complexes de l'activité.

Ivan Petrovitch Pavlov - crédits : Bettman/ Getty Images

Ivan Petrovitch Pavlov

Par la découverte des réflexes conditionnels, Pavlov donnait corps à cette idée et développait une nouvelle approche de l'étude de la vie psychique. Il a toujours tenté de répondre à la question, pour lui fondamentale, de la liaison entre l'activité psychique et le cerveau : « Ne serait-il pas possible, écrit-il, de trouver un phénomène psychique élémentaire qui, en même temps, pourrait à bon droit être entièrement considéré comme un phénomène purement physiologique, afin que, partant de là, par une étude rigoureusement objective des conditions de son apparition, de ses complications et de sa disparition, nous puissions obtenir le tableau physiologique objectif et complet de l'activité supérieure des animaux, du fonctionnement normal du segment supérieur de l'encéphale, au lieu des expériences effectuées jusqu'alors et basées sur l'excitation artificielle et sur la destruction ? »

Pavlov commença par des études sur la physiologie de la circulation et de la digestion, et plus précisément sur le caractère adaptatif de ces phénomènes physiologiques, point de vue qui se comprend aisément par la tradition philosophique et scientifique dans laquelle le chercheur se situait. C'est à l'occasion de ses travaux sur la régulation nerveuse des glandes digestives qu'il mit en évidence l'existence de réflexes conditionnels. Il constata que l'activité réflexe engendrant la sécrétion des glandes salivaires non seulement est mise en jeu quand il y a contact direct entre les excitants alimentaires et les zones sensibles de la bouche ou du tube digestif, mais qu'elle est également déclenchée à distance par ces excitants ou même par des phénomènes qui ne se trouvent liés qu'accidentellement à ces derniers (des signaux), tels les bruits qui précèdent le repas. Pavlov désigna par le nom de « réflexes à distance » ou de « réflexes signaux » ce type de réactions qu'il appela plus tard « réflexes conditionnels[...]

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Ivan Petrovitch Pavlov - crédits : Bettman/ Getty Images

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