IVANOVO

Capitale de la région homonyme de la fédération de Russie qui s'étend sur 21 800 kilomètres carrés, Ivanovo réunit deux agglomérations séparées par l'Ouvod, affluent de la Kliazma, et comptait 409 000 habitants en 2007. Située au cœur de l'ancienne Moscovie, épargnée par les invasions venues de l'ouest, la ville joua un grand rôle dans l'essor économique comme dans l'histoire révolutionnaire du pays.

Gagnée très tôt à l'industrie textile, Ivanovo devint l'un des berceaux de la bourgeoisie industrielle russe qui y employa de fort bonne heure une main-d'œuvre servile. L'introduction des métiers mécaniques vers 1840 et l'abolition du servage en 1861, qui facilita le recrutement d'une main-d'œuvre ouvrière nombreuse, firent d'Ivanovo le principal centre de fabrication de cotonnades imprimées, de linges de table et de foulards de l'Empire. Atteinte par la voie ferrée en 1868, la cité devint, au cours du dernier tiers du xix^e siècle, une véritable métropole économique. Qualifiée de Manchester russe, elle animait les nombreux bourgs d'industrie textile environnants. Aux entreprises textiles rénovées sont venues s'ajouter des usines fabriquant métiers à tisser mécaniques et machines diverses, ainsi que des entreprises de conserverie, de travail du bois et d'industrie chimique.

Très négligée avant la révolution d'Octobre, la cité comprenait un quartier central aux édifices de pierre, qu'entouraient de nombreuses maisons de bois à deux étages, auxquelles succédaient de sordides banlieues ouvrières. Elle a bénéficié par la suite de l'aménagement de grandes avenues bordées d'arbres et l'édification de bâtiments publics abritant théâtres et établissements d'enseignement supérieur, dont un Institut des textiles et un Institut de l'énergie mécanique.

— Pierre CARRIÈRE