SALERNE IVOIRES DE
Seule ville importante de la côte occidentale de l'Italie du Sud à avoir échappé à la domination arabe, Salerne, qui entretint néanmoins un commerce actif avec les musulmans, fut un des grands centres du travail de l'ivoire au xie siècle. Le célèbre paliotto (diminutif de pala) de la cathédrale était composé, à l'origine, d'une quarantaine de plaques d'ivoire rectangulaires illustrant des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament ; il fut sculpté sur place, sans doute avant 1084. Certaines de ces plaques sont encore conservées à Salerne, d'autres sont dispersées dans divers musées du monde, d'autres enfin ont disparu. L'art du paliotto révèle une intéressante adaptation des modèles byzantins aux canons romans occidentaux : le relief aplati, la sculpture très graphique dans certaines parties s'allient à un schématisme d'une étonnante vigueur. Il faut attribuer aux mêmes ateliers quelques ivoires, plaques et triptyques (musée du Louvre ; Metropolitan Museum, New York), dont l'iconographie et le style, moins puissant cependant, découlent de ceux du paliotto. La critique moderne tend également à attribuer à l'école de Salerne un certain nombre d'olifants où des motifs d'origine orientale voisinent avec des thèmes antiques et où l'on retrouve certains éléments décoratifs, animaux et végétaux, des bordures du paliotto (olifants du musée Paul-Dupuy à Toulouse, du Louvre).
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Écrit par
- Danielle GABORIT-CHOPIN : conservateur au département des Objets d'art du musée du Louvre
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