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EDSTRÖM J. SIGFRID (1870-1964)

Le Suédois J. Sigfrid Edström fut président du Comité international olympique (C.I.O.) de 1946 à 1952. À ce poste, il est notamment parvenu à réunir sous la bannière olympique tous les sportifs du monde, ou presque. C'est en effet sous son impulsion que les représentants de l'Union soviétique participèrent pour la première fois aux Jeux, en 1952.

J. Sigfrid Edström est né le 21 novembre 1870 à Morlanda, dans l'ouest de la Suède. Athlète brillant, il effectue des études d'ingénieur au Polytechnicium de Zurich, en Suisse. Diplôme en poche, il part pour les États-Unis, où il travaille à Pittsburgh puis à New York. En 1912, il est l'un des organisateurs des jeux Olympiques de Stockholm. La même année, il propose la création de la Fédération internationale d'athlétisme amateur (I.A.A.F.), qui voit le jour en 1913 et dont il est le président de cette date jusqu'en 1946. Au début de 1919, il fait savoir aux vainqueurs de la Première Guerre mondiale, qui refusaient que toutes les puissances vaincues ou neutres participent aux Jeux de 1920, que les pays d'Europe centrale seront représentés au sein de l'I.A.A.F. Les États-Unis et la Grande-Bretagne accepteront sous sa pression la présence de plusieurs nations d'Europe centrale aux Jeux – premier pas vers la réintégration de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Hongrie et de la Turquie, qui sera effective en 1924. L'unification du mouvement sportif international demeurera en effet le cheval de bataille de J. Sigfrid Edström.

En 1920, il devient membre du C.I.O., au sein duquel il représente la Suède. L'année suivante, il intègre la commission exécutive. Il est nommé vice-président du C.I.O. en 1931. À cette occasion, Pierre de Coubertin loue ses qualités : il le décrit comme doté d'un « zèle admirable, d'une intelligente habileté et d'une poigne autoritaire ».

À la mort d'Henri de Baillet-Latour, en 1942, J. Sigfrid Edström assume la fonction de président du C.I.O., sans en avoir le titre. En effet, en tant que ressortissant d'un pays neutre, il dispose d'une certaine liberté de manœuvre alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage. Cela lui permet de maintenir le contact avec ses pairs et d'assurer la cohésion du mouvement olympique.

En 1945, il réunit la première commission exécutive du C.I.O. de l'après-guerre, laquelle confie à Londres l'organisation des Jeux d'été de 1948. En 1946, à la session du C.I.O. tenue à Lausanne, il est élu président du C.I.O. par acclamations. Il œuvre alors à l'unification du mouvement olympique. Certes, l'Allemagne et le Japon ne sont pas autorisés à participer aux Jeux de 1948. Mais, dans le contexte de la guerre froide, il travaille à nouer des liens entre le C.I.O. et l'Union soviétique. Le 23 avril 1951, l'Union soviétique adhère au C.I.O. En 1952, à Helsinki, les sportifs de ce pays participent pour la première fois aux Jeux, alors que l'Allemagne de l'Ouest et le Japon sont de nouveau conviés.

J. Sigfrid Edström passe alors la main, avec le sentiment justifié d'avoir atteint son but. Il est élu président d'honneur du C.I.O. Il meurt à Stockholm le 18 mars 1964.

— Pierre LAGRUE

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

Classification

Autres références

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