KUNST JAAP (1891-1960)
Jaap Kunst naquit au nord des Pays-Bas, à Groningue, dans une famille de musiciens. Il reçut une formation de juriste mais préféra se consacrer, sa vie durant, à la musique. En 1915, à la suite d'un séjour de vacances dans sa région natale, il écrivit sa première étude folklorique portant sur la musique populaire, intitulée Terschellinger Volksleven. Il publia Nord Nederlandse Volksliederen en dansen (Chants et Danses populaires du Nord des Pays-Bas) en 1916.
Un voyage aux Indes néerlandaises, à Java et à Sumatra, en 1919, transforma complètement sa vie. Nommé à partir de 1920 à un poste de fonctionnaire au sein de l'administration coloniale néerlandaise, à Bandung, il commença une carrière d'ethnomusicologue. Ses fonctions coloniales lui permirent en effet de travailler comme musicologue dans le cadre des services administratifs des Indes néerlandaises. Ses premières publications concernèrent la musique des îles indonésiennes : Bali en 1925, Java en 1937 et Flores en 1942. Après la guerre et l'indépendance des Indes néerlandaises, Jaap Kunst exerça des fonctions d'administrateur au sein du service de l'enseignement de la Ville d'Amsterdam. Il poursuivit parallèlement ses travaux ethnomusicologiques et publia en 1950 une brochure sur l'ethnologie musicale intitulée Musicologica, qui fut rééditée avec des ajouts importants en 1955 sous le titre Ethnomusicology. Ce livre eut une troisième édition en 1959 et un supplément en 1960, avant la mort de l'auteur. Il se présente comme un véritable manuel de musicologie comparée, concept tiré de l'ouvrage de Curt Sachs, Vergleichende Musikwissenschaft (Leipzig, 1930). Il contient une partie historique qui retrace la formation de l'ethnomusicologie et qui évoque les musicologues et les méthodes d'investigation qui ont présidé à la naissance de cette discipline. La seconde partie de l'ouvrage est une bibliographie sélective groupant près de deux mille titres que Jaap Kunst n'a cessé d'enrichir jusqu'à sa mort, survenue en décembre 1960. Il était curateur du département ethnologique du Koninklijk Instituut voor de Tropen et lecteur à l'université d'Amsterdam. Il avait publié en 1947 à Amsterdam un ouvrage sur le chant aux Pays-Bas, Het levende Lied van Nederland.
Parmi les ouvrages et articles de Kunst, on citera Studiën over javaansche en andere indonesische muziek, t. I (en collaboration avec C. J. A. Kunst) : De Toonkunst van Bali, 2 vol., Kolff & Albrecht, Weltevreden, 1925 ; t. II (en collaboration avec R. Goris) : Hindoe-javaansche muziek-instrumenten, speciaal die van Oost-Java, Kolff, Weltevreden, 1927 ; A Study on Papuan Music, ibid., 1931 (série Expedition to the Central Mountains, Nassaurange, in the Netherlands East Indies, vol. V, 1926) ; The Music of Java, Amsterdam, 1937 ; De inheemse muziek in westelijk Nieuw-Guinea, Indisch Instituut, Amsterdam, 1950 ; Een en ander over de muziek en de dans op de Kei-Eilanden, ibid., 1945 ; « Een merkwaardig instrument : de Maleische duivenlokfluit », in Cultureel Indië, févr. 1940 ; Music in Flores, Brill, Leyde, 1942 ; Music in Nias, ibid., 1939 ; Music in Java. Its History, its Theory and its Technique, 2 vol., 2e éd., M. Nijhoff, La Haye, 1949 ; Muziek en dans in de Buitengewesten, Brill, Leyde, et Indisch Instituut, Amsterdam, 1946 ; Ethnomusicology, M. Nijhoff, La Haye, 1955 ; « The Origin of the Kemanak », in Bijdragen tot de taal-, land- en volkenkunde, 1960.
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Écrit par
- Oruno D. LARA : professeur d'histoire, directeur du Centre de recherches Caraïbes-Amériques
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