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BAINVILLE JACQUES (1879-1936)

Journaliste et historien français. Après ses études secondaires, un voyage en Allemagne donne à Bainville l'occasion de découvrir la puissance de l'Empire allemand. Il se demande si la République française est suffisamment forte pour faire face à un si redoutable voisin. Peu après son retour, il entre en relation avec Charles Maurras dont il devient le disciple et l'ami. Il débute alors dans le journalisme à la Gazette de France et publie Louis II de Bavière (1900). Tout en continuant à s'intéresser aux affaires allemandes (Bismarck et la France paraît en 1907), il assume la responsabilité de diverses rubriques de presse. Lorsque L'Action française devient un quotidien en 1908, Charles Maurras lui confie le secteur de la politique étrangère, que Bainville détiendra jusqu'à sa mort. Pendant la guerre, il donne, sur le thème de l'ennemi héréditaire, un exposé cursif des relations franco-allemandes, Histoire de deux peuples (1915), puis, en 1916, il est chargé d'une mission officielle en Russie d'où il rentre très pessimiste. Peu après, il évoque avec ironie les engouements germanophiles de certains milieux intellectuels et politiques français du xixe siècle dans l'Histoire de trois générations (1918), qui demeure un de ses meilleurs livres. La paix revenue, il déplore le maintien de l'unité allemande dans Les Conséquences politiques de la paix (1920) et marque les points de la carte sur lesquels ne manquera pas de s'exercer la poussée germanique qui fera sauter l'œuvre des traités. En 1924 paraît l'Histoire de France qui connaît un énorme succès de librairie. Bainville a désormais acquis l'audience d'un vaste public. Il est, depuis 1920, directeur de la Revue universelle et écrit régulièrement, non seulement dans L'Action française, mais dans Le Petit Parisien, La Liberté, Candide, etc. Il publie Jaco et Lori (1927), Napoléon (1931) et, en 1935, La Troisième République. Il est élu la même année à l'Académie française.

Historien politique, Bainville n'ajoute guère à la somme de nos connaissances, mais il cherche à éclairer les faits d'une lumière qui permette de mieux comprendre leur enchaînement. Observateur de son temps, il excelle à déceler les conséquences prévisibles du jeu des puissances et des illusions des hommes sans jamais faire mystère de ses options fondamentales. Les recueils de ses articles publiés après sa mort se lisent toujours avec intérêt : La Russie et la barrière de l'Est (1937), L'Angleterre et l'Empire britannique (1938), L'Allemagne (2 vol., 1939-1940).

— François LÉGER

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  • ACTION FRANÇAISE

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    • 5 157 mots
    • 2 médias
    ...autour d'elle une brillante pléiade d'intellectuels : Léon Daudet, orateur et polémiste, nature expansive et truculente que Barrès comparaît à Dionysos ; Jacques Bainville, l'historien de L'Action française qui ne cessera de dénoncer l'éternel péril allemand, notamment dans son Histoire...