BARATIER JACQUES (1918-2009)
Cinéaste français. Né à Montpellier, Jacques Baratier se passionne pour la peinture et la littérature. Grâce aux relations de son père, banquier, il peut approcher Saint-Exupéry, Colette ou Saint-John Perse. C'est à l'occasion d'un séjour au Maroc qu'il tourne son premier film, Les Filles du soleil (1948), un court-métrage consacré aux communautés berbères. Après la Libération, il va se faire le chroniqueur du Paris artistique de l'après-guerre avec Désordre (1949), où apparaissent Boris Vian, Juliette Gréco, Jean Cocteau, Raymond Queneau, puis La Cité du Midi (1951, sur les acrobates du cirque, avec un commentaire de Michel Simon), Métier de danseur (1953, sur Jean Babilée) et Paris la nuit (1955, co-réalisé avec Jean Valère), qui lui vaut de recevoir un ours d'or au festival de Berlin. Son premier long-métrage, réalisé en Tunisie, sera Goha le simple (1958, prix international du festival de Cannes), inspiré d'un conte égyptien et interprété par Omar Sharif et Claudia Cardinale. Le film frappe par la liberté formelle et la fantaisie poétique qui marqueront la plupart des œuvres ultérieures de Baratier : La Poupée (1961, d'après un roman de Jacques Audiberti), Dragées au poivre (1963), L'Or du duc (1965). Le Désordre à 20 ans (1967) renoue avec l'évocation du Saint-Germain-des-Prés « existentialiste » tandis que La Décharge (1970, en collaboration avec Christiane Rochefort), que suivra La Ville bidon (1975), prend pour thème les méfaits de l'urbanisme moderne. De ce cinéaste hors norme, disciple de René Clair et amoureux de la marge, il faut également retenir L'Araignée de satin (1985). Interprété par Ingrid Caven, Catherine Jourdan et Topor, le film est une variation sur la pièce d'Olaf et Palau Les Détraquées, dont l'évocation occupe une place de choix dans Nadja d'André Breton.
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- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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