BREL JACQUES (1929-1978)
« L'abbé Brel »
Brel n'a aucun goût pour le travail de bureau. Il se sent déjà très attiré par le spectacle et la chanson. Il chante dans le cadre familial, dans les fêtes paroissiales puis dans des cabarets de Bruxelles : La Rose noire, Le Coup de lune. En février 1953, il enregistre un 78-tours avec deux titres, Il y a et La Foire. Un exemplaire en est envoyé à Jacques Canetti, responsable artistique chez Philips et découvreur de talents, qui lui donne rendez-vous à Paris. L'audition est moins convaincante que l'écoute du disque, d'autant plus que le physique de Brel provoque quelques réticences. Quoi qu'il en soit, il est engagé et, contre l'avis de sa famille – qui lui coupe les vivres –, il décide de s'installer à Paris. De 1953 à 1962, Canetti dirige la carrière de Brel. Il lui fait signer un contrat chez Philips et le programme dans six spectacles de son théâtre des Trois-Baudets. C'est là que Brel rencontre Georges Brassens, avec qui il restera lié jusqu'à sa mort. Si Brassens vient de débuter avec succès, Brel rencontre beaucoup plus de difficultés : la presse accueille mal ses chansons, et certains journalistes vont jusqu'à lui conseiller de remonter dans le premier train direct pour Bruxelles. Il passe également à L'Échelle de Jacob, à L'Écluse. Partout le public se montre tiède. Certaines de ses chansons plaisent, mais tout le monde s'accorde à le trouver piètre interprète, habillé de manière ridicule (une chasuble pseudo-médiévale), incapable de savoir quoi faire de ses mains et de son corps. Ses camarades de tournées se moquent de ses allures provinciales, de sa gaucherie et de son inspiration chrétienne. Brassens le baptisera « l'abbé Brel », un surnom qu'il gardera longtemps.
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Écrit par
- Alain POULANGES : auteur
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Médias