CARTIER JACQUES (1491-1557)
Premier voyage : dans le golfe du Saint-Laurent
Après avoir obtenu de l'amiral Chabot la permission de « voyager, découvrir et conquérir à Neuve-France, ainsi que trouver, par le Nord, le passage au Cathay », Cartier reçut de François Ier l'ordre d'aller « de ce royaume ès Terres Neufves pour découvrir certaines ysles et pays où l'on dit qu'il se doibt trouver grant quantité d'or et autres riches choses ». Ce double objectif, recherche du passage vers la Chine et découverte de richesses, permet de rattacher la première exploration de Cartier au vaste mouvement qui, depuis 1450, poussait les royaumes européens à rechercher des horizons nouveaux.
Pour le compte du roi de France, qui finançait l'expédition, Cartier reprit les explorations là où les avait laissées Verrazzano. Parti de Saint-Malo le 20 avril 1534 avec deux navires de 60 tonneaux et 61 hommes, Cartier arrivait à Terre-Neuve le 10 mai. Il entra dans le golfe par la baie des Châteaux (détroit de Belle-Isle) et suivit d'abord le littoral ouest de Terre-Neuve jusqu'au cap Saint-Georges, puis se dirigea vers les îles de la Madeleine, sans apercevoir le détroit entre Terre-Neuve et le Cap-Breton. Longeant ensuite l'île du Prince-Édouard, il s'engagea dans la baie des Chaleurs, croyant y trouver la fissure continentale qu'il cherchait. Déçu dans son espoir, Cartier s'arrêta à Gaspé, y prit possession du territoire le 24 juillet 1534, puis se dirigea vers l'île d'Anticosti, sans voir, à sa gauche, l'embouchure du Saint-Laurent. Il examina la côte méridionale d'Anticosti, qu'il prit pour un cap, et décida de prendre le chemin du retour, de crainte d'avoir à hiverner en Amérique. Ayant suivi la côte du Labrador jusqu'à la baie des Châteaux, il rentra à Saint-Malo le 5 septembre.
Le mérite de Cartier, en 1534, n'est pas d'avoir le premier pénétré dans le golfe, mais plutôt d'en avoir le premier fait le tour, l'étudiant systématiquement et baptisant les différents accidents géographiques, rapportant une relation précise et détaillée de son exploration. Non point découverte, au sens strict, mais reconnaissance méthodique et intelligente, suivie d'une prise de possession, tel est le voyage de 1534.
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Écrit par
- André VACHON : directeur général des presses de l'université Laval
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Média
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