Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

HADAMARD JACQUES (1865-1963)

Article modifié le

Équations aux dérivées partielles

Cherchant toujours à rester en contact étroit avec l'« intuition physique », Hadamard a consacré un grand nombre de publications aux équations aux dérivées partielles et s'est toujours intéressé à ce sujet. On lui doit tout d'abord la notion de « problème correctement posé ». Amené à l'introduire par une réflexion sur la signification physique de nombreux problèmes aux limites, il impose aux solutions de dépendre continûment des données : « Si l'on modifie légèrement les données (et, éventuellement, un nombre fini de leurs dérivées), la solution doit peu varier ; autrement, nous n'avons pas une solution physique de notre problème, puisque, en pratique, les données ne sont connues qu'avec une certaine approximation. » Ces préoccupations ont été très enrichissantes, car elles ont fait sentir la nécessité de préciser la notion de proximité des fonctions et, par suite, ont conduit aux espaces fonctionnels et à l'analyse fonctionnelle.

Le résultat le plus profond d'Hadamard dans cette théorie est la résolution complète des équations hyperboliques avec l'utilisation des solutions élémentaires, telle qu'il l'expose sous forme définitive dans son livre Le Problème de Cauchy et les équations linéaires hyperboliques. Étant donné une hypersurface S et une équation de type hyperbolique (équations aux dérivées partielles), le problème de Cauchy est correctement posé et la solution en un point a ne dépend que des conditions initiales et du second membre dans la région limitée par S et le conoïde caractéristique issu de a. Pour surmonter les difficultés de divergence des intégrales sur le cône caractéristique, Hadamard introduit et utilise la notion de partie finie de certaines intégrales divergentes, qui s'interprète de nos jours de manière très satisfaisante dans le cadre de la théorie des distributions. Le cas d'un nombre impair de variables se résout alors avec une extension de la formule de Green aux parties finies, tandis que le cas d'un nombre pair m de variables demande une approche plus délicate par une méthode de descente pour passer de m + 1 à m. À propos de l'équation des ondes à un nombre pair de variables, Hadamard se livre à une analyse du « principe de Huygens ». Indiquons enfin qu'il a étudié les problèmes, appelés par lui « problèmes mixtes », qui interviennent dans la théorie des fluides compressibles.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : maître de conférences honoraire à l'université de Paris-VII

Classification

Autres références

  • DÉRIVÉES PARTIELLES (ÉQUATIONS AUX) - Théorie linéaire

    • Écrit par
    • 5 367 mots
    Les limitations du théorème de Cauchy-Kovalevskaïa ont été mises en lumière de façon particulièrement claire par Hadamard dans ses Leçons sur le problème de Cauchy (publiées à Yale en 1923 et à Paris en 1932). Elles portent sur trois points liés entre eux qui rendent le résultat inopérant...
  • MÉTHODE

    • Écrit par
    • 9 066 mots
    ...Poincaré, se moquant de la logistique, évoque les placements de père de famille, qui sont sûrs et ne rapportent que des dividendes négligeables. Poincaré, Hadamard s'intéressent de préférence à la psychologie de l'invention. L'idée qu'une entité artificielle – la prétendue méthode – s'interposerait...
  • NOMBRES (THÉORIE DES) - Théorie analytique

    • Écrit par
    • 7 744 mots
    • 1 média
    Le théorème des nombres premiers établit (46) ; démontré d'abord en 1896 par J. Hadamard et C. de La Vallée-Poussin indépendamment, il a été par la suite amélioré par divers mathématiciens et l'on peut maintenant montrer que :
    c > 0 est une constante. Si l'hypothèse de Riemann...
  • WEIERSTRASS KARL THEODOR WILHELM (1815-1897)

    • Écrit par
    • 2 229 mots
    En 1896, J. Hadamard montra que, si ρ est fini, g est un polynôme de degré ≤ ρ ; c'est donc une constante si ρ < 1 et, dans ce cas, la factorisation de f se réduit à :
    où A est une constante.