OFFENBACH JACQUES (1819-1880)
Le nom d'Offenbach est indissociable de la forme musicale de l'opérette. Même s'il s'agit d'un genre dont il s'est progressivement détaché et qui n'est pas associé à ses plus grands succès, il en reste le créateur. Doué d'une étonnante invention mélodique, il sait rire et faire rire en musique car il observe et élabore, aidé de ses librettistes, des caricatures parfaites. Sa musique est divertissante mais elle réclame de ses interprètes une grande attention, car elle est difficile à restituer dans son authenticité. Pendant trop longtemps, elle fut l'apanage de « spécialistes » qui, vivant de traditions, portent de lourdes responsabilités dans la désaffection du public pour ce qui devenait un genre mineur et vieillissant.
À l'occasion du centenaire de la mort d'Offenbach, un nouveau courant s'est cependant dessiné, qui a remis en cause les traditions désuètes et les mutilations subies par ses ouvrages : la vieille passion du public français revit depuis lors.
La passion du théâtre
De son vrai nom Jakob Eberst, Jacques Offenbach naît à Cologne le 20 juin 1819. Son père est un cantor de la synagogue. Il lui enseigne des rudiments de violon. Mais Jakob se tourne vers le violoncelle, qu'il vient étudier à Paris. Il adopte le nom de la ville d'Offenbach-sur-le-Main, berceau de sa famille. En 1833, il est admis au Conservatoire de Paris dans la classe d'Olive-Charlier Vaslin, qu'il quitte après un an d'études. Il est alors violoncelliste à l'Ambigu-Comique puis à l'Opéra-Comique, où il découvre le théâtre. Pour gagner sa vie, il compose des valses et joue dans les salons, accompagné au piano par son ami Friedrich von Flotow.
Mais le théâtre seul le passionne. Ses premiers essais sont autant d'échecs. En 1844, il épouse Herminie d'Alcain.
La chance lui sourit une première fois en 1850, lorsque Arsène Houssaye l'engage comme chef d'orchestre à la Comédie-Française. « Pendant les cinq années où je restai au Théâtre-Français, devant l'impossibilité persistante de me faire jouer, l'idée me vint de fonder moi-même un théâtre de musique. Je me dis que l'Opéra-Comique n'était plus à l'opéra-comique, que la musique véritablement bouffe, gaie et spirituelle, la musique qui vit enfin, s'oubliait peu à peu. Les compositeurs travaillant à l'Opéra-Comique faisaient de petits grands opéras. Je vis qu'il y avait quelque chose à faire pour les jeunes musiciens qui, comme moi, se morfondaient à la porte du théâtre lyrique. »
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Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
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Média
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