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ROUX JACQUES (1752-1794)

Né dans une famille bourgeoise, Jacques Roux devient professeur au séminaire d'Angoulême, puis curé dans le diocèse de Saintes. Il adhère d'enthousiasme à la Révolution, mais il est frappé d'interdit puis révoqué sous l'accusation d'avoir participé au pillage des châteaux en avril 1790. Il s'installe à Paris, prête serment à la Constitution civile du clergé et devient vicaire à Saint-Nicolas-des-Champs, mais il renonce à la prêtrise. Inscrit à la section des Gravilliers, très peuplée et très pauvre, il participe à la journée du 10 août 1792 et siège au conseil général de la Commune de Paris. À la tête de toutes les émeutes provoquées par la crise des subsistances (notamment le 25 février 1793, « la journée de Jacques Roux » selon Jaurès), il pense que la Révolution doit être faite au bénéfice non du tiers mais du quatrième état. Il critique la notion de propriété, multiplie les attaques contre les riches, justifie les pillages de boutiques, les qualifiant de restitutions, et il est considéré comme un porte-parole des enragés. Robespierre et même Marat trouvent qu'il va trop loin, mais le Comité de salut public ne le juge pas trop dangereux puisqu'il décide qu'il relève du tribunal correctionnel (5 sept. 1793). Ce dernier, formé de contre-révolutionnaires camouflés, se déclare incompétent et le renvoie devant le Tribunal révolutionnaire. Jacques Roux se donne la mort dans sa prison le 10 février 1794 (22 pluviôse an II).

— Roger DUFRAISSE

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, maître assistant à l'université de Caen

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