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BOSWELL JAMES (1740-1795)

Mémorialiste britannique né le 29 octobre 1740, à Édimbourg, mort le 19 mai 1795, à Londres.

Fils de lord Auchinleck, riche aristocrate, le jeune Boswell suit les enseignements de précepteurs privés. De 1753 à 1758, il étudie les arts, puis le droit à l'université d'Édimbourg. Envoyé par son père à Glasgow, il s'enfuit pour Londres en 1760, où il mène une vie de débauche. De 1760 à 1762, James Boswell étudie le droit sous la supervision stricte de son père.

De novembre 1762 à août 1763, Boswell retourne à Londres, où il rencontre l'écrivain Oliver Goldsmith, le polémiste John Wilkes et l'écrivain Samuel Johnson. Il va nouer avec ce dernier, qui le convertira à l'Église anglicane, une amitié qui durera jusqu'à sa mort. Boswell commence à rédiger le journal qui révélera son génie. Il y décrit le moindre événement comme s'il n'avait pas connaissance de ce qui allait suivre, reproduisant fidèlement les dialogues et les attitudes des divers personnages.

Boswell entreprend alors un voyage sur le continent, à Utrecht et à Berlin, puis en Suisse (décembre 1764), où il rencontre Jean-Jacques Rousseau et Voltaire. Il séjourne ensuite en Italie, avant de débarquer en Corse (automne de 1765), où il s'entretient avec Pascal Paoli, chef d'une révolte qui doit conduire à l'indépendance de l'île génoise. Une fois sur le continent, Boswell envoie des extraits de son récit à divers journaux, mêlant les faits aux pures spéculations politiques.

De retour en Écosse, Boswell est admis au barreau en juillet 1766. En février 1768, il publie An Account of Corsica, The Journal of a Tour to That Island (Relation sur la Corse, journal d'un voyage à cette île avec les Mémoires de Pascal Paoli), ouvrage qui le rend célèbre. La France ayant dévoilé son intention d'annexer la Corse, nombre de lecteurs sont avides d'informations concernant l'île et Paoli, que Boswell décrit à la manière de Plutarque.

En 1773, Boswell est admis dans le cercle littéraire que le peintre Joshua Reynolds a formé autour de Samuel Johnson. La même année, ce dernier entreprend avec Boswell un voyage aux îles Hébrides.

Après la mort de son ami, le 13 décembre 1784, Boswell publie The Journal of a Tour to The Hebrides (1785, Voyage dans les îles Hébrides). L'ouvrage est un succès. La fatuité que semble arborer l'auteur suscite néanmoins le mépris. Ce dernier analyse et décrit en effet sa vanité et ses faiblesses avec l'objectivité d'un historien, tandis qu'il rapporte sans pitié les coups bas parfois portés par Johnson sans faire comprendre au lecteur qu'il est conscient des implications de ses écrits.

En 1786, Boswell entre au barreau d'Angleterre et s'installe à Londres. Il consacre alors l'essentiel de son temps à écrire The Life of Johnson (Vie de Samuel Johnson, 1954), qui paraît en 1791. Les critiques contemporains acclament la biographie mais portent l'auteur en dérision. Boswell supervise une deuxième édition. Il meurt, en 1795, alors qu'il en prépare une troisième.

On a longtemps cru que les documents personnels de Boswell avaient été détruits après sa mort, mais ils furent découverts dans les années 1920-1930 dans le château de Malahide, près de Dublin. L'université Yale les racheta avec d'autres documents découverts dans le comté d'Aberdeen (chez l'un des descendants de l'exécuteur testamentaire de Boswell) et organisa leur publication sous la direction de Frederick A. Pottle. Les premiers volumes contiennent notamment le journal de l'auteur : Boswell's London Journal, 1762-63 (1950). Ces documents font le portrait d'un homme éclairé mais tourmenté, participant aux débats intellectuels de son temps, et souvent guidé par ses appétits charnels et ses craintes religieuses.

The Life of Johnson[...]

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Écrit par

  • : ancien professeur de littérature anglaise à l'université Yale
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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  • ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Littérature

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    ...cette position à l'habileté du plus consommé des biographes (que la publication de son London Journal a révélé aussi comme un brillant mémorialiste), James Boswell (1740-1795). Le binôme Johnson-Boswell présente le noyau le plus intensément national de toute la littérature anglaise. Un essayiste bourgeois...
  • JOHNSON SAMUEL (1709-1784)

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    En 1763, il rencontra l'Écossais James Boswell (1740-1795) qui, fasciné par sa puissante personnalité, devait s'attacher à ses pas, recueillir ses propos, et accumuler des notes pour composer son étonnante Life of Samuel Johnson (1791), le chef-d'œuvre des biographies. C'est à cette « vie »...