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BROWN JAMES (1928 ou 1933-2006)

James Brown - crédits : Marka/ Universal Images Group/ Getty Images

James Brown

« Godfather of Soul », « Soul Brother Number One », « Mr. Dynamite », « Hardest-Working Man in Show Business », James Brown, chanteur de soul et de funk, auteur-compositeur et arrangeur apparaît comme l'un des artistes américains les plus influents de la musique populaire du xxe siècle.

« I'm Black and I'm Proud »

Né à Barnwell, en Caroline du Sud, le 3 mai 1933 (selon ses dires, mais en 1928, d'après certains de ses biographes), James Joseph Brown grandit à Augusta, en Georgie, dans un Sud rural où la ségrégation raciale fait rage. Il est si pauvre qu'il sera renvoyé de l'école primaire pour « insuffisance vestimentaire », expérience qu'il n'oubliera jamais et qui peut expliquer son penchant, à l'âge adulte, pour les manteaux en hermine, les combinaisons en velours, les capes recherchées et les bijoux en or très voyants. Des voisins lui apprennent la batterie, le piano et la guitare. Il découvre les gospels à l'église et dans les assemblées revivalistes sous tente (tent revivals), où les prédicateurs crient, hurlent, tapent des pieds, tombent à genoux pour exciter les fidèles. Bien qu'il manifeste un réel talent de chanteur dans des spectacles locaux, une carrière de joueur de base-ball ou de boxeur l'attire alors plus que la musique.

À l'âge de quinze ans, Brown est arrêté pour vol de voitures. Condamné à une peine de huit à seize ans de prison, il est relâché trois ans plus tard pour bonne conduite. Il forme un quatuor de gospels, The Flames (qui prendra en 1956 le nom de James Brown And The Famous Flames), qui attire l'attention du chanteur de rhythm and blues et de rock and roll Little Richard, dont le manager, Clint Brantley, aide à promouvoir le groupe. Intrigué par son disque de démonstration, Ralph Bass, directeur artistique de King Records, fait venir le groupe à Cincinnati, dans l'Ohio, afin qu'il enregistre pour la filiale Federal de King Records. Le propriétaire du label, Syd Nathan, déteste le premier enregistrement de Brown, Please, Please, Please (1956), mais le disque va rapidement se vendre à trois millions d'exemplaires et lancer la carrière de James Brown, qui franchit une étape considérable avec deux albums enregistrés en public : Live at the Apollo (1963 ; enregistrement du show donné le 24 octobre 1962 à l'Apollo de New York), qui reste pendant soixante-six semaines au hit-parade, et Pure Dynamite ! Live at the Royal (1964), qui figure au hit-parade pendant vingt-deux semaines.

C'est durant les années 1960 qu'il acquiert le surnom de « Soul Brother Number One ». Ses succès discographiques de ces années ont souvent été associés à l'émergence de ce qu'il est convenu d'appeler la « révolution noire » et aux luttes pour les droits civiques, notamment les chansons Say It Loud-I'm Black and I'm Proud (1968), qui devient l'hymne du Black Power, Don't Be a Drop-Out (1966) et I Don't Want Nobody to Give Me Nothin' (Open Up the Door, I'll Get It Myself), en 1969. Les politiques font appel à lui pour ramener l'ordre dans les ghettos noirs frappées par les émeutes et recherchent son appui. C'est en 1965 qu'il enregistre les fameux Papa's Got a Brand New Bag et I Got You (I Feel Good). Son style funky commence à influencer profondément des interprètes comme Sly and the Family Stone, les Temptations ou Miles Davis (avec notamment le célèbre Bitches Brew de1969).

Dans les années 1970, les chansons de James Brown – qui est devenu le « Godfather of Soul » – vont contribuer à la vogue de certaines danses et figurer dans les bandes sonores de plusieurs films de « blaxploitation » (contraction de black exploitation), films d'action, à sensation, à petits budgets, avec des protagonistes afro-américains. Lorsque le hip-hop s'impose commercialement[...]

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Écrit par

  • : professeur d'ethnologie à l'université de Californie à San Diego

Classification

Média

James Brown - crédits : Marka/ Universal Images Group/ Getty Images

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