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BRUCE JAMES (1730-1794)

Bien qu'il ait fait des études de droit, l'Écossais James Bruce se sent attiré par l'aventure. Son mariage avec Adriana Allan, fille d'un courtier en porto, l'amène à voyager en Espagne et au Portugal. Le décès de sa femme, après moins d'une année de mariage, le pousse à vivre principalement en Espagne. Lecteur à la bibliothèque de l'Escorial, il s'intéresse aux manuscrits arabes, puis aux anciennes langues éthiopiennes. Remarqué par les autorités anglaises, il est nommé consul à Alger. Il y prend ses fonctions, le 15 mars 1763. En août 1765, il résigne sa charge et entreprend un grand voyage de découverte archéologique à travers le Maghreb. Il se rend ensuite en Syrie et en Égypte. De là, il s'embarque et parcourt la mer Rouge. Le 19 septembre 1769, il débarque à Massaouah en Éthiopie. Après un bref séjour, il se rend à Gondar, qu'il atteint le 14 février. Il visite notamment les ruines d'Axoum. Ayant su se faire accepter à la cour, il obtient le fief de Geesh, où il suppose que se trouvent les sources du Nil, but de son expédition. S'étant rendu compte que les sources du Nil étaient beaucoup plus lointaines, il revient à Gondar. Après avoir plusieurs fois risqué sa vie à cause de l'anarchie politique du pays, Bruce quitte finalement Gondar, le 26 décembre 1771, emportant dans ses bagages quelques précieux manuscrits. Au Sennar, il passe plusieurs mois en prison. Libéré, il atteint Assouan, c'est-à-dire la frontière égyptienne, le 29 novembre 1772.

Malgré une certaine faveur en France et en Italie, les récits de Bruce, Voyage aux sources du Nil, pendant les années 1768-1773 (Travels to Discover the Source of the Nile, in the Years 1768-1773, 5 vol., 1790), sont considérés comme invraisemblables par la plupart de ses contemporains. Aigri, il se retire sur ses terres, en Écosse. Ce n'est qu'après la mort, en 1785, de sa seconde épouse que Bruce se met à écrire ses récits de voyages afin de trouver un dérivatif à son malheur. Mal rédigés, mal ordonnés, ces cinq gros volumes constituent cependant un monument incomparable pour l'histoire de l'Éthiopie.

— Alfred FIERRO

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Écrit par

  • : archiviste-paléographe, conservateur à la Bibliothèque nationale

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