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BURKE JAMES LEE (1936- )

James Lee Burke - crédits : Al Seib/ Los Angeles Times/ Getty Images

James Lee Burke

Les amateurs français de littératures policières tiennent le romancier américain James Lee Burke pour un grand styliste. En 2009, adapté d'un de ses plus beaux romans publié en 1993, le film de Bertrand Tavernier Dans la brume électrique a reçu le grand prix du festival international du film policier de Beaune. Il constitue une passerelle idéale pour découvrir l'œuvre d'un talentueux écrivain.

Né le 5 décembre 1936 à Houston, dans l'État du Texas, où il passe une partie de son enfance, James Lee Burke considère toutefois la Louisiane comme sa vraie patrie car sa famille, de souche irlandaise, est originaire de New Iberia. Lui-même a fréquenté l'université Lafayette avant d'obtenir une licence (1959) puis une maîtrise (1960) à celle de Columbia (Missouri). Puis sont venus des temps difficiles qui l'ont vu exercer les métiers les plus divers : entre autres, travailleur social dans les bas-fonds de Los Angeles, journaliste, camionneur, pompier, enseignant...

Quels que soient les emplois qu'il a occupés, la seule vocation de James Lee Burke était d'écrire. En 1965, il publie Half of Paradise, un premier roman qui évoque les cow-boys de l'Ouest et qui lui vaut six colonnes dans le New York Times. James Lee Burke croit au succès lorsque son quatrième roman, Vers une aube radieuse (1970), paraît, bientôt suivi de Lay Down my Sword an Shield (1971). Mais il déchante vite. Deux de ses manuscrits sont refusés et il ne trouve pas d'éditeur pour son sixième opus, Le Boogie des rêves perdus (1973), achevé huit ans après ses débuts d'écrivain. En 1985, Burke réussit à publier Le Bagnard, un recueil de neuf nouvelles qui marque un nouveau départ. L'année suivante, Le Boogie des rêves perdus, qui avait été refusé par 52 éditeurs, est à son tour publié et sélectionné pour le prix Pulitzer. Outre la part importante accordée à la musique (le héros est un guitariste de country), on trouve dans ce récit la plupart des thèmes récurrents du romancier : prégnance du passé, quête d'identité confrontation entre le bien et le mal, recours inéluctable à la violence, fraternité, trahison, culpabilité, alcool.

James Lee Burke écrit ensuite son premier roman noir, La Pluie de néon (1987) : « Je me disais que si je parvenais à écrire un roman littéraire dans le cadre d'un genre, j'aurais vraiment accompli quelque chose. » (Rapporté par John Williams, in Badland, un voyage à travers le rêve américain, 1991.)

La Pluie de néon marque le début d'une première série de romans noirs – vingt titres parus de 1987 à 2013 – qui ont pour protagoniste Dave Robicheaux, un enquêteur d'origine cajun. La série illustre de belle façon cette osmose naturelle entre l'humanisme à fleur de peau du romancier et son écriture travaillée. Subtil paysagiste, il sait choisir les mots pour transmettre le moindre souffle de vent et toutes les odeurs des bayous. Son style a fait de lui le romancier de la Louisiane, d'un Sud dépeint comme un véritable paradis perdu, de cet univers d'eau, de pluies et d'orages qui forment le décor naturel de tous les livres de cette série – à l'exception de Black Cherry Blues (1989) situé en partie au Montana.

Dave Robicheaux a été professeur d'anglais. Puis il a participé à la guerre du Vietnam ; les combats et les spectacles d'horreur ont à jamais ancré en lui une violence dont il garde les traces. Après une longue période de galère, il s'engage dans la police de La Nouvelle-Orléans, puis intègre la criminelle. À la fin de La Pluie de néon, qui voit son enquête sur l'assassinat d'une jeune Noire déboucher sur un trafic d'armes vers le Nicaragua, Dave Robicheaux démissionne. Il ouvre en bordure d'un lac une boutique de location de bateaux et d'articles de pêche. Avec lui travaille Batist, un Noir qui lui apporte[...]

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James Lee Burke - crédits : Al Seib/ Los Angeles Times/ Getty Images

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