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WATT JAMES (1736-1819)

Un succès immédiat

Machine à vapeur - crédits : Sylvain Pelly/ Musée des arts et métiers, Cnam, Paris

Machine à vapeur

Quand John Roebuck fait faillite, c’est Matthew Boulton (1728-1809), industriel propriétaire d’une importante manufacture à Soho, près de Birmingham, qui reprend en 1775 les parts du brevet de James Watt. Cette nouvelle association permet à ce dernier de développer sa machine et de créer la première grande fabrique de machines à vapeur. Le brevet ayant pu être prolongé pour vingt-cinq ans en 1775, les premières machines sortent des ateliers Boulton & Watt en 1776 et équipent dès l’année suivante les mines de Cornouailles. Watt n’a de cesse d’améliorer sa machine. Sa grande innovation est la mise au point de la machine à double effet vers 1780 (le cylindre reçoit alors la vapeur, alternativement, par le bas et par le haut – et non plus uniquement par le bas –, ce qui entraîne un va-et-vient ininterrompu du piston). Avec cette nouvelle étape, la bielle de la machine peut faire tourner un volant rotatif, et la machine peut alors se substituer aux roues à aubes des moulins à eau qui font encore fonctionner à cette époque la plupart des manufactures. Watt déposera plusieurs autres brevets, dont celui de l’engrenage planétaire en 1781 – pour contourner des brevets existants déposés par Matthew Wasbrough (1753-1781) en 1779 et James Pickard en 1780 – et, en 1784, celui du parallélogramme qui porte son nom. Grâce à cet ingénieux montage cinématique, la tête de la tige du piston peut suivre une trajectoire linéaire en n’utilisant que de simples usinages faits au tour. Enfin, le régulateur à boules, breveté aussi en 1784, assure une vitesse constante à la machine quelle que soit sa charge, en mettant en jeu le premier système de régulation par rétroaction.

Entre 1776 et 1800 (date d’expiration des brevets), Boulton et Watt produisent environ cinq cents machines, ce qui leur assure une confortable fortune grâce à l’intéressant montage financier proposé aux acquéreurs. En effet, les machines n’étaient pas vendues mais louées sous paiement d’une redevance fondée sur l’économie réalisée par les utilisateurs par rapport à la machine antérieure. Même si le brevet est tombé dans le domaine public en 1800, la société Boulton & Watt, reprise par leurs fils respectifs, prospérera encore pendant cent vingt ans.

James Watt s’est éteint dans sa maison « Heathfield » à Handsworth, près de Birmingham, le 25 août 1819.

La machine de Watt et Boulton n’aurait pu voir le jour sans le contexte particulier de la Lunar Society de Birmingham. Cette association, à la fois club et société savante, a été fondée en 1765 sous le nom de Lunar Circle par Matthew Boulton et Erasmus Darwin (1731-1802), et comptait parmi ses membres des industriels, des savants, des intellectuels, tels Joseph Priestley (1732-1804) et Josiah Wedgwood (1730-1795). Propagateurs des idées des Lumières et proches des milieux d’affaires, les membres de cette association étaient très influents et c’est par leur intermédiaire – notamment grâce à Joseph Black et John Roebuck, correspondants du club – que James Watt a pu venir à Birmingham mettre au point la machine à vapeur et faire partie de l’élite économique de la ville.

— Bruno JACOMY

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Écrit par

  • : conservateur en chef honoraire du patrimoine

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Machine à vapeur - crédits : Sylvain Pelly/ Musée des arts et métiers, Cnam, Paris

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