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LENICA JAN (1928-2001)

Jan Lenica est né à Poznań (Pologne). Ses talents de dessinateur et de musicien sont encouragés par son père violoniste et peintre.

En 1940, à la suite de l'occupation de la Pologne par les Allemands, il est déplacé dans le sud du pays. En 1944, après avoir été arrêté, il passe plusieurs semaines dans un camp de concentration. En 1945, il donne des dessins à la revue satirique Szpilki (Les Épingles) tout en poursuivant jusqu'à leur terme ses études musicales. Puis il s'inscrit à l'École polytechnique pour suivre les cours d'architecture ; entre-temps, il a publié des textes critiques sur le graphisme et la caricature, fait sa première exposition personnelle, réalisé sa première affiche de théâtre et est devenu directeur artistique de la revue Szpilki. À la suite d'un accord passé avec le département des affiches de cinéma, Film Polski, il reçoit commande d'un certain nombre d'œuvres. En 1954, il est reconnu en tant qu'affichiste : Henryk Tomaszewsky, considéré comme le père de la nouvelle affiche polonaise, le prend comme assistant à l'École des beaux-arts de Varsovie. Plusieurs réalisations le signalent à l'attention des amateurs : les affiches pour La Strada (1956), Il Bidone (1957), Iphigénie (1962) dont les personnages sont traités à larges traits dans des couleurs sombres.

Il participe à la conception et à la décoration de stands d'exposition. Attiré par le film d'animation, il entreprend avec le cinéaste Walerian Borowczyk une série de trois films : Il était une fois (1957), La Maison (1958) — grand prix du concours de films expérimentaux de l'Exposition universelle de Bruxelles — et Les Sentiments récompensés (1957). Par la suite, il réalisera seul d'autres films d'animation dans lesquels il utilisera une technique de collage très inspirée des expériences surréalistes (Adam 2, 1969, Ubu et la grande gidouille, 1979).

À partir de 1963, il décide de s'installer à Paris, sans cesser pour autant d'entretenir des rapports étroits avec la Pologne. C'est pendant cette période qu'il trouve le style qui caractérisera désormais tous ses travaux graphiques. Il abandonne le traitement par surfaces pour développer un graphisme ondoyant mais suffisamment puissant pour ne jamais s'enliser dans la décoration. Jamais d'ailleurs son œuvre n'a été aussi dramatique et n'a mieux mérité le qualificatif d'expressionniste. L'affiche pour l'opéra de Gounod, Faust (1963), et surtout celle qu'il réalise pour le Wozzeck d'Alban Berg, marquent cette nouvelle manière. Ces deux réussites nous rappellent l'éducation musicale qu'a reçue leur auteur. Il semble bien que les deux formations de Lenica aient convergé pour créer, avec l'affiche de Wozzeck, une œuvre unique qui a pris valeur de symbole. La fameuse « onde hurlante » de l'opéra est représentée par des ondes concentriques dont le centre est une bouche et qui évoquent la propagation du son. Ces lignes ne sont ni parfaitement concentriques ni vraiment horizontales, ce sont des approximations volontaires destinées à désigner un signifié — le spectacle — tout en prenant ses distances par rapport à lui. Bien qu'elle ait été conçue dans le seul dessein d'informer, l'œuvre est d'une telle force qu'elle semble résumer de manière définitive toute la force passée du courant expressionniste et annoncer sa renaissance. Non seulement l'affiche de Lenica pour Wozzeck a pu être considérée comme le symbole même des possibilités expressives de cet art — il a été choisi pour figurer sur la couverture d'un livre retraçant l'histoire de l'affiche (J. Barnicoat, L'Histoire concise de l'affiche, Hachette, 1972) —, mais il peut tout autant représenter un courant important de l'art[...]

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  • BOROWCZYK WALERIAN (1923-2006)

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    • 952 mots

    Cinéaste inclassable, Walerian Borowczyk, né le 2 septembre 1923 à Kwilcz, à l'ouest de Poznán, fut d'abord, en Pologne puis en France, l'initiateur majeur d'un nouveau cinéma d'animation mêlant, en des fables grinçantes, réminiscences surréalistes et quête de l'absurde, grâce à des techniques de découpage...