ARANY JÁNOS (1817-1882)
Article modifié le
Le romantisme de la désillusion
L'atmosphère de l'époque de la résistance passive s'harmonise avec la nature mélancolique d'Arany ; sa renommée toujours croissante l'arrache bientôt à la solitude et le conduit jusqu'au fauteuil de secrétaire général de l'Académie hongroise.
Sa vie lui paraît située au « carrefour des siècles », et il consacre sa poésie au souvenir héroïque du passé qu'il essaie de ressusciter dans Les Tziganes de Nagyida(A NagyidaiCigányok, 1852) où, à travers les rêves et l'héroïsme inconséquent des Tziganes, c'est son peuple lui-même qu'il condamne.
Après l'échec de la révolution de 1848, pour fuir le présent, il se tourne vers le romantisme du passé, et, sous l'influence de Byron, commence de nombreux poèmes épiques sur des sujets médiévaux qu'il ne termine pas, à l'exception d'un seul, Katalin (1850), puis il écrit le premier chant d'un poème semi-autobiographique, imprégné d'ironie. Mais ses chefs-d'œuvre de cette époque sont les ballades (« tragédies en forme de chant », comme disait un de ses critiques), reposant également sur des thèmes médiévaux rendus actuels par la protestation patriotique contre l'oppression étrangère.
En 1864, il publie La Mort de Buda (Buda halála), dont les sources sont les écrits du rhéteur Priscus, le chant des Niebelungen et les travaux d'A. Thierry. Cette reconstruction poétique de l'histoire des Huns, ancêtres supposés des Hongrois, comporte une leçon pour son peuple, indiscipliné comme le roi Attila, incapable, malgré son courage, de maîtriser sa fureur fratricide.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Antonia FONYI : chargée de recherche au C.N.R.S.
Classification
Autres références
-
HONGRIE
- Écrit par Jean BÉRENGER , Lorant CZIGANY , Encyclopædia Universalis , Albert GYERGYAI , Pierre KENDE , Edith LHOMEL , Marie-Claude MAUREL et Fridrun RINNER
- 32 134 mots
- 19 médias
...inspiration, le célébrèrent d'autant plus qu'il mourut jeune à la fin de la guerre d'indépendance, après avoir suscité et salué la révolution. Son aîné et ami János Arany (1817-1882) s'attaqua avec lui et Vörösmarty à la traduction de Shakespeare pour le faire représenter au Théâtre national de Pest. Bien que...