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ARANY JÁNOS (1817-1882)

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Le psychologue moralisateur

Le fondement de sa psychologie est son système moral : traducteur inégalé de Hamlet, Arany lui-même était souvent paralysé par ses scrupules : « Un poison secret me harcèle : c'est le doute [...] » Il érige sa conscience en juge souverain et condamne ses héros pour des fautes involontaires ou commises dans un moment d'emportement. Le seul défaut de ces âmes pures est de ne savoir se maîtriser ; incitées au crime par un personnage maléfique, elles y parviennent après une lutte intérieure dont la durée mesure leur noblesse morale. Attila tue son frère et devra, avec tout son peuple, supporter les conséquences de ce meurtre.

Les héros des ballades commettent aussi des meurtres, mais tandis que, dans les ballades des années 1850, la punition frappe les véritables coupables, dans celles d'Arany vieilli, c'est l'homme, victime de ses passions fatales, qui doit expier. Dans les poèmes épiques, de nombreux épisodes nuancent les caractères, ralentissent l'action tout en renforçant la tension dramatique ; une étude psychologique à traits vifs et pénétrants rend vraisemblable dans les ballades la singularité des héros.

János Arany meurt le 22 octobre 1882 à Budapest. Malgré les tendances novatrices de son œuvre, son autorité a contribué à retarder le développement de la littérature hongroise, et bien que plusieurs écoles l'aient revendiqué pour prédécesseur, son héritage s'est révélé intransmissible. La précision et la richesse de sa langue n'ont jamais été égalées.

— Antonia FONYI

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    ...inspiration, le célébrèrent d'autant plus qu'il mourut jeune à la fin de la guerre d'indépendance, après avoir suscité et salué la révolution. Son aîné et ami János Arany (1817-1882) s'attaqua avec lui et Vörösmarty à la traduction de Shakespeare pour le faire représenter au Théâtre national de Pest. Bien que...