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JAPON (Arts et culture) Le cinéma

L'émergence de la nouvelle vague

<it>L'Empire des sens</it>, N. Oshima - crédits : Prod DB /KCS /Aurimages

L'Empire des sens, N. Oshima

À la fin des années 1950 et dans les années 1960, alors que les films de Kurosawa (Les Sept Samouraïs[Shichinin no samurai], 1954 ; Le Château de l'araignée[Kumonosu-jo], 1957), de Kobayashi (la trilogie intitulée La Condition de l'homme[Ningen no joken], 1959-1961), d'Ichikawa (Le Train bondé[Man'indensha], 1957 ; Feux dans la plaine[Nobi], 1959), de Toyoda Shiro (Pays de neige[Yukigunide], 1957) sont appréciés, que Mizoguchi a disparu (en 1956, après Le Héros sacrilège[Shin Heike monogatari]et La Rue de la honte[Akasenchitai]), qu'Ozu réalise ses derniers films (il meurt en 1963, après avoir réalisé Le Goût du saké[Samma no aji]), les « jeunes gens en colère » s'appellent Ōshima Nagisa (Contes cruels de la jeunesse[Seishunzankoku monogatari], 1960 ; Nuit et brouillard du Japon[Nihon no yoru to kiri], 1960 ; La Pendaison[Koshikei], 1968), Yoshida Yoshishige (Histoire écrite de l'eau[Mizu de kakareta monogatari], 1965 ; Éros + massacre[Eros + gyakusatsu], 1969), Shinoda Masahiro (Double Suicide à Amijima[Shinjuten no Amijima], 1969), Imamura Shohei (Cochons et cuirassés[Buta to gunkan], 1961 ; Désir meurtrier[Akai satsui], 1964), Hani Susumu (Elle et lui [Hanojo to kare], 1963). Réalisant leurs premiers films alors que d'autres « nouvelles vagues » surgissent dans le monde, ils ont souvent fait leurs débuts dans les grandes sociétés, se voyant confier des films de genre qu'ils transformaient en des œuvres plus personnelles. Obligés de couper le lien ombilical, ils choisirent de devenir indépendants, pour traiter des sujets que les structures précédentes ne pouvaient permettre, parfois même des sujets que la société japonaise entière pouvait difficilement accepter sans remettre en question ses assises.

Les années 1960 voient ainsi se développer un cinéma japonais à deux vitesses : l'un est indépendant, corrosif, parfois gauchiste, et acquiert très vite une reconnaissance à l'étranger parfois supérieure à celle qu'il trouve dans son propre pays, où la distribution est difficile en raison de la rareté des salles indépendantes ; l'autre est un cinéma de la grande industrie, qui revient aux genres établis en choisissant tour à tour de produire des mélodrames familiaux, des comédies, des films de sabre, ou chambara, des films yakuza (du nom des gangsters japonais), des films fantastiques de fantômes chinois (qui deviennent les fantômes japonais de Yotsuya), etc. Pour pallier, au début des années 1970, les difficultés économiques que certaines de ces sociétés doivent affronter, à côté des films sentimentaux apparaissent les films érotiques, ou de « roman porno », qui vont notamment sauver la Nikkatsu de la débâcle.

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Rashomon, A. Kurosawa - crédits : Hulton Archive/ Moviepix/ Getty Images

Rashomon, A. Kurosawa

<it>L'Empire des sens</it>, N. Oshima - crédits : Prod DB /KCS /Aurimages

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