JAPON (Arts et culture) Les arts
Article modifié le
L'évolution des arts plastiques
Après le renversement du régime shogunal commence en 1868 l' ère Meiji, période capitale pour l'instauration de la modernité au Japon. Trois conditions réunies : un État centralisateur, l'adoption d'institutions et de modes de vie imités de l'Occident et – ce qu'on oublie trop souvent – l'émergence d'une conscience critique, bouleversent les pratiques artistiques. C'est sous Meiji que l'on crée le terme bijutsu qui englobe à l'origine la peinture, la sculpture, la musique et la poésie – notamment en 1872, lors de la préparation de la participation du Japon à l'Exposition universelle de Vienne (1873) – puis se limite aux beaux-arts et à l'architecture, pour s'en tenir finalement aux « beaux-arts » seuls (tandis que geijutsu, terme ancien signifiant la technique, la science, changera de sens pour désigner les arts en général). L'enjeu est bien de mettre le pays, au moyen de la culture tout autant que de l'industrie, parmi les nations du premier rang (itto-koku).
Un nouveau public d'amateurs, sollicité par les innombrables expositions qu'organisent des groupes, officiels ou privés, un public friand des revues et magazines d'art, y compris de ceux qui viennent d'Occident, et toujours fasciné par la nouveauté, se recrute dans les classes moyennes et supérieures de la société urbaine. Après la Seconde Guerre mondiale, les grands magasins et les grands journaux, ainsi que les firmes industrielles, s'affirment comme les rouages décisifs de la vie artistique – plus que les galeries, encore rares, plus que les musées, dont l'inertie bureaucratique freina longtemps les possibilités. Cette vie artistique est évidemment sensible aux événements sociaux, économiques et politiques qui ont fait passer le pays par des périodes d'euphorie et de morosité. Les événements culturels spécifiques au Japon et les relations artistiques avec l'Occident, souvent ambivalentes, montrent comment, pendant un siècle, les Japonais n'ont eu de cesse de rendre visible leur modernité tout en préservant une culture nationale.
La peinture de style japonais ou Nihonga
Traditionnellement, la peinture japonaise est réalisée au pinceau, sur de la soie ou du papier, avec de l' encre et/ou des pigments colorés. Les principes en sont l'imitation des maîtres, les conventions décoratives, l'habileté technique apprise suivant des règles rigoureuses. Un grand éclectisme règne pendant la période Edo (1603-1868), dû en particulier aux destinations diverses de ces peintures (décoration domestique ou rituelle, paravents, éventails, rouleaux à suspendre – kakemono – ou à dérouler en longueur – makimono) et à la variété des genres qui se sont succédé depuis le vie siècle. Au début de Meiji, le style des écoles Maruyama et Shijō se perpétue à Kyōto ; l'école Kanō s'étiole, ayant perdu ses principaux patrons, les chefs militaires. Nanga, la peinture à l'encre issue de « l'école du Sud » chinoise, se maintient à la mode dans un public restreint, notamment sous la forme bunjinga, peinture des lettrés amateurs. Mais l'européanisation à outrance des débuts de Meiji provoque à partir des années 1880 un mouvement de réaction en faveur de la peinture traditionnelle. Celle-ci va renaître, s'affirmer et se développer jusqu'à nos jours, de manière souvent fort originale.
Plusieurs facteurs agissent en faveur du revival de la peinture nationale. En mai 1882, l'Américain Ernest Fenollosa (1853-1908), chargé de plusieurs missions par le gouvernement japonais, fait à Tōkyō l'éloge des écoles anciennes, dans un discours resté célèbre. Son intervention a des conséquences immédiates et à long terme. En octobre 1882, la première exposition de l'Association pour la promotion de la[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- François BERTHIER : docteur ès lettres, professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales, directeur de recherche au CNRS
- François CHASLIN : critique d'architecture
- Nicolas FIÉVÉ : docteur ès lettres en études de l'Extrême-Orient, architecte D.P.L.G., chargé de recherche au C.N.R.S.
- Anne GOSSOT : maître de conférences à l'université de Bordeaux-III, membre permanent de l'UMR 8155
- Chantal KOZYREFF : conservatrice des collections Japon, Chine et Corée aux Musées royaux d'art et d'histoire, Bruxelles, gestionnaire des musées d'Extrême-Orient
- Hervé LE GOFF : professeur d'histoire de la photographie, critique
- Françoise LEVAILLANT : directrice de recherche au CNRS
- Daisy LION-GOLDSCHMIDT : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Shiori NAKAMA : maître-assistante en histoire de l'art du Japon moderne, Do-shisha University (Japon)
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Voir aussi
- DIEUX & DÉESSES
- PORTRAIT, gravure
- PORTRAIT, peinture, jusqu'au XVe s.
- PORTRAIT, peinture, XVIIIe s.
- PORTRAIT, sculpture
- PAYSAGE, peinture, jusqu'au XVe s.
- NU, peinture
- PEINTURE SUR PAPIER
- JAPONAISE PEINTURE
- KANŌ ÉCOLE
- GRÈS, poterie dure
- CHINOISE PEINTURE
- BOIS DE FIL, gravure
- ROYAUTÉ SACRÉE
- GROUPE, sculpture
- DRAPÉ, sculpture
- FUNÉRAIRE SCULPTURE
- BRONZE, sculpture
- SOIE PEINTURE SUR
- SCULPTURE TECHNIQUES DE LA
- PROTOHISTORIQUE ART
- ZENSHUYŌ STYLE
- DAIBUTSUYŌ STYLE
- FUDŌ, bouddhisme japonais
- TANKEI (XIIIe s.)
- WA-YŌ STYLE
- KAKIEMON (1596-1660 ou 1666)
- YŪGEN
- YŌGA, peinture japonaise
- ASAI CHŪ (1856-1907)
- KOIDE NARASHIGE (1887-1931)
- KOGA HARUE (1895-1933)
- YOSHIHARA JIRŌ (1905-1972)
- RAGUSA VINCENZO (1841-1924)
- SAITŌ YOSHISHIGE (1904-2001)
- HIROSHI HARA (1936-2007)
- SHIN TAKAMATSU (1948- )
- JAPONAISE ARCHITECTURE
- POÉSIE JAPONAISE
- FUNÉRAIRE PEINTURE
- KAKEMONO, art japonais
- FUSUMA
- FER ART DU
- BOUDDHIQUE ART
- PLECTRE
- SCULPTURE RELIGIEUSE
- HAUT-RELIEF
- BAMBOU
- UKIYO-E ÉCOLE
- SURIMONO
- XYLOGRAPHIE
- PARAVENT
- YOSEGI TECHNIQUE
- NISHIKI-E, estampe
- HŌRYŪ-JI MONASTÈRE DU
- JAPONAISE SCULPTURE
- JAPONAIS ART
- KABUKI, genre théâtral japonais
- GIGAKU
- NŌ, théâtre japonais
- NETSUKE
- CHASHITSU ou PAVILLON DE THÉ
- CALLIGRAPHIE
- BUGAKU
- EDO ÉPOQUE (1603-1868)
- JAPONAIS JARDIN
- TISSAGE
- CONSOLE, architecture
- ENCRE, peinture
- COUVERTE, céramique
- STATUE DE CULTE
- GLAÇURE, céramique
- MÉTABOLISTES GROUPE DES
- JŌMON CULTURE
- BOIS, sculpture
- JAPONAIS CINÉMA
- CHAN & ZEN ARTS
- RAKU
- PAGODE
- COFFRE
- COLLECTIONNEURS
- HEIAN-KYO
- HAKUHŌ ÉPOQUE (645-710)
- KAMAKURA ÉPOQUE DE (1185 ou 1192-1333)
- ASUKA ÉPOQUE D' (552-645)
- YAYOI ÉPOQUE (IIIes. av. J.-C.- IIIe s. apr. J.-C.)
- SÉPULTURES ÉPOQUE DES GRANDES (IIIe-VIe s.)
- YAMATO, royaume
- TEINTURE
- FUJIWARA LES (VIIe-XIIe s.)
- FERRONNERIE
- PEINTURE DU XVe SIÈCLE
- PEINTURE DU XVIe SIÈCLE
- PEINTURE DU XXe SIÈCLE, de 1900 à 1939
- PEINTURE DU XXe ET DU DÉBUT DU XXIeSIÈCLE, de 1939 à nos jours
- KŪKAI ou KŌBŌ-DAISHI (774-835)
- AMITĀBHA ou AMITĀYUS
- CORÉEN ART
- KURODA SEIKI (1866-1924)
- HANIWA
- MAKIMONO, art japonais
- NAGARE STYLE
- KASUGA STYLE
- ICHIBOKU TECHNIQUE
- KAWABATA RYŪSHI (1885-1966)
- CHAWAN ou BOL À THÉ
- SHINDEN STYLE
- SHOIN STYLE
- SAIHŌ-JI JARDIN DU
- TENJIKU-YŌ STYLE
- SHINTOÏSTE SANCTUAIRE
- SANAGE CÉRAMIQUE DE
- TŌDAI-JI MONASTÈRE DE
- TORI (actif vers 605-623)
- SUIBOKU, technique du lavis
- SAKAI HŌITSU (1761-1828)
- TORII ÉCOLE DES
- VASES
- PEINTURE MURALE
- FUNÉRAIRE ART
- PEINTURE TECHNIQUES DE LA
- EX-VOTO
- VANNERIE
- DŌGU
- CONSTRUCTION TECHNIQUES DE
- YAKUSHI-JI
- KONDŌ
- KOFUN, sépulture
- CUISSON, céramique
- MATÉRIAUX, architecture
- JOUET
- MINIMAL ART
- TOURNAGE
- BYŌDŌ-IN, sanctuaire
- TUMULUS
- TEMPLE, Extrême-Orient
- GALERIES D'ART
- BRODERIE
- SURRÉALISME & ART
- HIMEJI
- YAGI KAZUO (1918-1979)
- SAEKI YŪZŌ (1898-1928)
- TŌGŌ SEIJI (1897-1978)
- SAITO YORI (1885-1959)
- KISHIDA RYŪSEI (1891-1929)
- OGAWA MOKICHI dit USEN (1868-1938)
- KONDŌ KŌICHIRO (1883-1962)
- TAKEUCHI SEIHŌ (1864-1942)
- TSUCHIDA BAKUSEN (1887-1936)
- OKAKURA KAKUSŌ dit TENSHIN (1862-1913)
- NIHONGA, peinture japonaise
- YANAGI SŌETSU (1889-1961)
- SEN RIKYŪ (1522-1591)
- TŌSHŌDAI-JI
- DŌTAKU
- SUEKI, céramique
- HAJI, poterie
- SHINŌ, céramique
- AMANO YOSHITAKA (1952- )
- MURAKAMI TAKASHI (1962- )
- KUMA KENGO (1954- )
- SEJIMA KAZUYO (1956- )
- NISHIZAWA RYŪE (1966- )
- BEAU LE
- PLEIN AIR PEINTURE DE
- REPORTAGE
- BRONZE ART DU
- JAPON, histoire, des origines à 1192
- TAILLE D'ÉPARGNE
- SHINGON-SHŪ ou ÉCOLE DES PAROLES VRAIES
- EXTRÊME-ORIENT ART D'
- TENDAI ÉCOLE DU
- SCULPTURE, art préhistorique
- ŚĀKYAMUNI ou ÇĀKYA-MUNI
- BODHISATTVA REPRÉSENTATIONS DES
- BOIS, architecture
- BÉTON, architecture
- BOUDDHA REPRÉSENTATIONS DU
- CHARPENTE
- RIZICULTURE
- DONJON
- VILLE, urbanisme et architecture
- TERRE CUITE, poterie
- YAMATO-E ÉCOLE DE
- FEMME IMAGE DE LA
- BOUDDHISME JAPONAIS
- NARA, ville
- SADŌ ou VOIE DU THÉ
- MÉTALLURGIE, histoire
- HABITAT PRÉHISTORIQUE
- MILITAIRE ARCHITECTURE
- CIVILE ARCHITECTURE
- PEINTURE DU XVIIe SIÈCLE
- PEINTURE DU XIXe SIÈCLE
- ANIMALIER ART
- PEINTURE DU XVIIIe SIÈCLE
- PHOTOGRAPHIE, histoire de l'art
- TECHNIQUES HISTOIRE DES, Antiquité et Moyen Âge
- TECHNIQUES HISTOIRE DES, XVIIe et XVIIIe s.
- ORIBE FURUTA (1554-1615)
- EMA
- ŌTSU-E
- NAGASAKI
- MARCHÉ DE L'ART
- EXTRÊME-ORIENT, architecture
- EXTRÊME-ORIENT, sculpture
- EXTRÊME-ORIENT, peinture
- ARCHITECTURE DU XXe ET DU DÉBUT DU XXIe SIÈCLE
- SCULPTURE DU XXe ET DU DÉBUT DU XXIe SIÈCLE
- GANJIN, chin. JIANZHEN (688-763)
- FIGURINE
- LAVIS
- REVUES D'ART
- ARCHITECTURE RELIGIEUSE
- ARGILE, poterie
- ARGILE, sculpture
- JUNIN-NO-ME, photographie
- MORIYAMA DAIDŌ (1938- )
- MORIMURA YASUMASA (1951- )
- POCHOIR