JAPON (Arts et culture) Les arts
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Photographie
Introduite au Japon dans les mois qui suivirent la présentation officielle du daguerréotype, la photographie y prospère d'abord sur le modèle occidental. La rupture brutale instaurée par la Seconde Guerre mondiale va conduire à l'émergence de productions originales et à la reconnaissance internationale de grands maîtres. Dans le sillage de Moriyama Daido et d'Araki Nobuyoshi, la jeune photographie japonaise s'inscrit en toute légitimité sur la scène de l'art contemporain international.
Les premiers ateliers de photographie
La présentation du daguerréotype à l'Académie des sciences, le 19 août 1839, allait de pair avec la volonté de l'État français d'en faire don à l'humanité. Fermé depuis deux siècles à toute relation avec le monde extérieur, le Japon bénéficiera de l'invention par le biais de la présence de quelques Hollandais cantonnés sur l'île artificielle de Deshima, dans le port de Nagasaki. Eux-mêmes étaient fraîchement initiés à la technique de l'image mécanique. On doit aux efforts de Jonkheer Pompe van Meerdervoort (1829-1908) et de Koenraad Wolter Gratama (1831-1888) d'avoir formé les premiers photographes japonais, Ueno Hikoma (1838-1904) et Uchida Kuichi (1844-1875), lesquels installeront leurs propres ateliers à Ōsaka et à Yokohama. À l'origine exercice discret d'initiés, la photographie ne devait s'épanouir qu'à partir de 1853, avec l'autorisation donnée aux étrangers de s'établir dans quelques villes, en particulier Edo, la future Tōkyō, Ōsaka et Yokohama. D'abord témoin de la découverte d'un monde jusqu'alors réputé inaccessible, la photographie prospère à Yokohama où de nouveaux arrivants prennent le relais des Hollandais de Deshima dans le rôle d'initiateurs, aidés en cela par l'édition en 1854 de la traduction en japonais du manuel de Daguerre. L'Américain Orrin E. Freeman (1830-1866) ouvre en 1860 un studio de portraits et incite Gyokusen Ugai (1807-1888), son assistant et disciple, à installer le sien un an plus tard à Edo. Les Italiens Felice Beato (1825-vers 1906) et Adolfo Farsari (1841-1898) établis à Yokohama laisseront une œuvre prolifique, consacrée aux aspects et la culture du Japon dans les dernières années du shōgunat.
La démission en 1867 du dernier shōgun et l'avènement de l'empereur Mutsuhito l'année suivante marquent le début de l'ère Meiji (1868-1912) qui va amplifier l'essor industriel amorcé avec l'ouverture de 1853. Malgré les progrès réalisés par les procédés à l'albumine et au collodion qui avaient dès 1850 supplanté la plaque daguerrienne, la production des premiers photographes nippons restait liée aux contraintes d'un support encore peu sensible, adapté aux genres statiques pratiqués en Occident, la nature morte, le paysage, l'architecture et le portrait posé. L'écart des cultures, la différence des types et de l'habillement permettent de distinguer la photographie japonaise de ses modèles européens, notamment sur le terrain documentaire où sont cernés l'héritage des traditions et la modernité naissante observée sous l'ère Meiji. Le projet gouvernemental pour le développement de l'île septentrionale d'Hokkaidō invite plusieurs photographes à en suivre les divers chantiers. Tamoto Kenzō (1831-1912) et Kizu Kokichi (1830-1895) se distinguent au sein de ce que l'histoire de la photographie retiendra comme le Groupe d'Hokkaidō. La mission objective de la photographie s'étend au reportage de guerre, et mobilise des opérateurs anonymes sur le terrain des conflits : la Chine en 1894, la Russie en 1904, les opérations d'annexion de Taïwan en 1895, la colonisation de la Corée en 1910.
Pictorialisme et avant-garde
Sa fonction documentaire établie, la photographie[...]
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Écrit par
- François BERTHIER : docteur ès lettres, professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales, directeur de recherche au CNRS
- François CHASLIN : critique d'architecture
- Nicolas FIÉVÉ : docteur ès lettres en études de l'Extrême-Orient, architecte D.P.L.G., chargé de recherche au C.N.R.S.
- Anne GOSSOT : maître de conférences à l'université de Bordeaux-III, membre permanent de l'UMR 8155
- Chantal KOZYREFF : conservatrice des collections Japon, Chine et Corée aux Musées royaux d'art et d'histoire, Bruxelles, gestionnaire des musées d'Extrême-Orient
- Hervé LE GOFF : professeur d'histoire de la photographie, critique
- Françoise LEVAILLANT : directrice de recherche au CNRS
- Daisy LION-GOLDSCHMIDT : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Shiori NAKAMA : maître-assistante en histoire de l'art du Japon moderne, Do-shisha University (Japon)
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
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