JAPON (Arts et culture) Les arts
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Architecture
Les relations entre l' architecture japonaise et les courants modernes internationaux sont, depuis l'ère Meiji et l'ouverture du Japon, étroitement imbriquées. Elles ont été décisives pour leur développement mutuel. À plusieurs reprises, les Occidentaux se sont inspirés de certains traits constructifs ou esthétiques de la tradition nippone. Ce fut d'abord pour emprunter un raffinement qui inspira l'Art nouveau, puis le contraste net entre l'ossature et les parois blanches, la sobriété décorative qui tranchait avec le lourd héritage stylistique de « mauvais goût » qui frappait l'architecture européenne à la fin du xixe siècle.
Puis les architectes européens découvrirent dans l'architecture nippone un rationalisme dépouillé, une fluidité, une fusion du dedans et du dehors, une quasi-industrialisation (légèreté, transparence et flexibilité des constructions à charpente de bois rythmées par le module standard du tatami), toutes qualités qui semblaient préfigurer ce vers quoi tendait l'effort moderne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Enfin, ils découvrirent avec quelle force plastique avait été interprétée l'esthétique de Le Corbusier et, plus récemment, s'enrichirent au contact de démarches qui témoignaient d'une extrême inventivité et d'un goût développé pour la composante proprement artistique du métier.
À plusieurs reprises, les Japonais eux aussi s'ouvrirent largement aux influences occidentales. Déjà dans les dernières années du xixe siècle lorsque, ayant pour désigner l'architecture créé le nouveau mot de kenchiku, ils importèrent à la fois certains matériaux et certaines techniques, comme la brique et la construction métallique, et les styles éclectiques alors en vigueur. Ensuite, lorsque Frank Lloyd Wright vint construire l'Imperial Hotel de Tōkyō (1922) et quand, au début des années 1920, certains émigrés, comme l'Américain d'origine tchèque Antonin Raymond, introduisirent sur l'archipel l'usage du béton armé avant que d'autres architectes, fuyant les convulsions politiques qui agitaient l'Europe centrale, n'affluent plus tard, porteurs des nouveaux principes du rationalisme international, tandis que quelques jeunes architectes japonais qui allaient devenir célèbres dans leur pays allaient apprendre à Paris, auprès de Le Corbusier, les rudiments de la nouvelle doctrine.
Kenzo Tange et les architectes métabolistes
C'est après la Seconde Guerre mondiale que l' architecture japonaise commença à s'imposer sur la scène mondiale. D'abord avec les œuvres de Kunio Mayekawa (1905-1986), notamment le centre culturel de Ueno à Tōkyō (1961). Puis, surtout, avec celles de son brillant élève Kenzo Tange (1913-2005) qui sut porter le vocabulaire de Le Corbusier à une plasticité brute et presque dramatique en construisant de puissantes structures en béton armé : l'hôtel de ville de Kurashiki (1960), les installations olympiques de Tōkyō (1964), le centre de presse Yamanashi à Kōfu (1966) ou la tour de radio Shizuoka à Tōkyō (1967). Après avoir reçu le Pritzer Price (1987), moins créatif, tout puissant et suspecté d'être plus ou moins lié à des scandales politico-financiers, Tange dirige une agence multinationale dont se détourne la critique, construit aéroports et gratte-ciel dans le monde entier. Après la construction à Shinjuku de l'énorme hôtel de ville de Tōkyō (1991), il conçoit le siège social de Fufi Télévision à Tōkyō (1996) et le musée des arts plastiques de Nice (1997-1998) placé sur un lac artificiel et qui reprend deux formes géométriques fondamentales en Asie (le carré, symbole de la terre et le cercle, symbole du ciel).
La génération de ses élèves directs, formée au sein du groupe métaboliste, développa à la fin des années[...]
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Écrit par
- François BERTHIER : docteur ès lettres, professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales, directeur de recherche au CNRS
- François CHASLIN : critique d'architecture
- Nicolas FIÉVÉ : docteur ès lettres en études de l'Extrême-Orient, architecte D.P.L.G., chargé de recherche au C.N.R.S.
- Anne GOSSOT : maître de conférences à l'université de Bordeaux-III, membre permanent de l'UMR 8155
- Chantal KOZYREFF : conservatrice des collections Japon, Chine et Corée aux Musées royaux d'art et d'histoire, Bruxelles, gestionnaire des musées d'Extrême-Orient
- Hervé LE GOFF : professeur d'histoire de la photographie, critique
- Françoise LEVAILLANT : directrice de recherche au CNRS
- Daisy LION-GOLDSCHMIDT : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Shiori NAKAMA : maître-assistante en histoire de l'art du Japon moderne, Do-shisha University (Japon)
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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