JAPON (Le territoire et les hommes) Droit et institutions
Nom officiel | Japon (JP) |
Forme de gouvernement | Monarchie constitutionnelle avec deux chambres législatives (Diète nationale : Chambre des conseillers [242], Chambre des représentants [465]) |
Chef de l'État | L'empereur Naruhito (depuis le 1er mai 2019) |
Chef du gouvernement | Fumio Kishida (depuis le 4 octobre 2021) |
Les partis politiques
Au Japon, le véritable jeu politique semble, depuis les années 1950, se limiter à deux grandes formations : le Parti libéral-démocrate, au pouvoir pratiquement sans interruption depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et le Parti socialiste, qui constitue le noyau le plus solide de l'opposition. Il ne faudrait pas pour autant sous-estimer l'importance de plusieurs autres partis, qui occupent une place non négligeable sur l'échiquier politique. Pour l'instant, le Japon pratique un bipartisme inégalitaire, la tendance au parti dominant étant atténuée seulement par l'existence de profondes rivalités au sein du parti majoritaire.
Le Parti libéral-démocrate
Le Parti libéral-démocrate est né, en 1955, de la réunion des libéraux et des démocrates entre lesquels jusqu'alors se partageaient les conservateurs. Partisans convaincus de l'économie libérale, favorables au développement de l'exportation et à la conquête systématique de marchés extérieurs, champions de l'anticommunisme et d'une alliance étroite avec les États-Unis, les libéraux-démocrates remportent les élections depuis plus de quarante ans. Ils font preuve dans leurs succès électoraux d'une remarquable stabilité. Disposant de la majorité à la Chambre, maintenant une confortable avance sur leurs rivaux, les libéraux-démocrates semblent solidement installés au pouvoir. Même s'ils le font parfois sans enthousiasme, les Japonais n'en apportent pas moins leurs voix au parti conservateur.
Bien-être, paix, Constitution : tels étaient, en effet, les slogans du Parti libéral-démocrate dans ses premières années de pouvoir. Avoir successivement atteint – et très vite – ces trois objectifs a amené le parti conservateur japonais à redéfinir et surtout à imaginer un autre programme politique. Ce fut le génie de M. Tanaka de convier les Japonais à « remodeler l'archipel nippon ». Mettant en lumière les nécessités d'un meilleur développement général de la terre nationale, insistant, en face des nuisances grandissantes, sur le primordial contrôle de la pollution et la préservation de l'environnement, sentant confusément qu'après avoir œuvré uniquement pour la prospérité du grand Japon, les Japonais désiraient maintenant bénéficier à leur tour, individuellement, des fruits de la croissance, M. Tanaka et ses successeurs, notamment M. Nakasone, contribuèrent à donner au Parti libéral-démocrate le « second souffle » qui lui permit de se maintenir au pouvoir.
Cependant, à la fin des années 1980, on pouvait se demander si l'ère du parti majoritaire unique et perpétuel qui faisait l'originalité de la démocratie japonaise ne se terminait pas insensiblement. À compter du 23 juillet 1989, l'opposition, pour la première fois majoritaire à la Chambre des conseillers, a pu bloquer l'essentiel du processus législatif, car un projet de loi voté par la Chambre des représentants et rejeté au Sénat doit repasser à la Chambre, avec une majorité des deux tiers. Or le P.L.D. n'y détenait plus que trois cinquièmes des sièges... S'il récupère la première place dès les élections de 1996, le P.L.D. a dû attendre les élections de 2005 pour recouvrer, avec 296 élus sur 480, la majorité absolue à la Chambre, perdue en 1993.
Le Parti socialiste
L'électorat du Parti socialiste se recrute essentiellement dans les centres industriels – plus particulièrement chez les employés de bureau et les fonctionnaires – et dans les milieux intellectuels ; il a beaucoup souffert de ses divisions (scission entre socialistes de droite et de gauche ; rivalité ouverte entre les deux grandes centrales syndicales qui soutenaient l'une, les socialistes de droite, l'autre les socialistes de gauche ; création, par certains éléments de droite, du Parti démocrate-socialiste). Axé sur le[...]
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Écrit par
- Jacques ROBERT : membre du Conseil constitutionnel, professeur de droit public à l'université de Paris-II
- Noda YOSHIYUKI : professeur à la faculté de droit de Tōkyō
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias