JAPON (Le territoire et les hommes) Géographie
Capitale | Tōkyō |
Langue officielle | Aucune 1
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Unité monétaire | Yen (JPY) |
Population (estim.) |
123 953 000 (2024) |
Superficie |
377 969 km²
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Des ressources multiples et une mobilisation sociale forte
À chaque aléa naturel correspond également un bienfait, ce qui brise l'idée négative et péjorative d'un milieu japonais inhospitalier. Les volcans, menaçants et parfois stériles, recèlent aussi des sols très fertiles ou dotés de résurgences hydriques propices aux cultures. Cônes de déjection et loupes de solifluxion, sites pourtant instables, sont recherchés pour leur qualité d'irrigation et de drainage. Les typhons apportent l'eau si précieuse pour la riziculture, l'industrie et la ville.
Les mers menacées par les tsunamis sont également riches en espèces halieutiques précieuses, ainsi qu'en sel récolté depuis des temps immémoriaux jusqu'à ce que l'extraction minière prenne le relais. La riche biodiversité de l'archipel fournit les ressources nécessaires à une démographie et une économie actives.
Le triptyque eau, bois et mines face aux importations en sources d'énergie
L' eau est fondamentalement une source de richesse au Japon qui en est abondamment doté grâce à sa forte pluviométrie. Elle est utilisée pour les cultures – notamment la riziculture –, l'approvisionnement en eau potable et l'hydroélectricité. La politique d'aménagement global des bassins versants trouve sa consécration dans les années 1930-1940 et surtout dans les années 1950-1960 avec la multiplication des « barrages à fins multiples » (tamokuteki-damu) visant à réguler les débits, créer de gigantesques réservoirs d'eau et fournir de l'électricité.
Le bois, l'autre richesse du Japon, bénéficie également de l'abondance pluviométrique, ainsi que d'une diversité floristique extraordinaire. Il occupe une place considérable au sein d'un milieu tant anthropique que physique peu favorable à l'élevage. La civilisation japonaise a le culte du végétal, dans l'architecture des maisons d'habitation, l'esthétisme ou la gastronomie. Mais face à l'augmentation des besoins et compte tenu de la priorité accordée aux importations de bois, moins onéreuses, l'exploitation de la forêt japonaise régresse. Le pays est devenu le premier importateur de bois, avec un quart du total mondial.
Le Japon est géologiquement très riche, trop peut-être, puisque la fragmentation excessive et la complexité de son orogénie rendent les nombreux filons difficiles à exploiter. À certaines époques, cela suffit néanmoins à créer une ressource qui sert de base à un développement économique. Selon certaines estimations, le Japon est le troisième producteur mondial d'argent au xviie siècle, et le premier producteur mondial de cuivre au xviie et au début du xviiie siècle. Les origines de l'actuelle grande entreprise Sumitomo, par exemple, remontent à l'extraction du cuivre dans la mine de Besshi à Shikoku.
Le manque de rentabilité à haut débit et la facilité accrue de certaines importations, donc des raisons économiques et non strictement naturelles, ont conduit à la régression de l'exploitation des ressources du sous-sol comme la houille, l'argent ou le cuivre, surtout à partir de la seconde moitié du xxe siècle. Ajoutés à des déficiences notables en pétrole ou en fer, ces facteurs ont favorisé le discours abusif sur l'absence de matières premières au Japon et l'idée d'un « miracle économique japonais » qui aurait reposé sur d'autres bases.
L' hydroélectricité et le charbon ont largement participé au redécollage industriel de l'après-guerre. En 1950, le Japon produit autant de houille que la France. Mais l'augmentation considérable des besoins en énergie, qui quadruplent entre 1960 et 1985 sous l'effet de l'industrialisation et de l'urbanisation, et les nouvelles priorités économiques ont privilégié l'importation d'[...]
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Écrit par
- Philippe PELLETIER : professeur des Universités
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Médias