JAPON (Le territoire et les hommes) Géographie
Capitale | Tōkyō |
Langue officielle | Aucune 1
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Unité monétaire | Yen (JPY) |
Population (estim.) |
123 953 000 (2024) |
Superficie |
377 969 km²
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Une Mégalopole de 90 millions d'habitants
Pendant la « haute croissance », le phénomène d'exode rural et d'immigration vers les villes ainsi que les effets du baby-boom provoquent d'importantes mutations démographiques. Plus de huit millions de personnes changent encore annuellement de résidence départementale au cours des années 1960 et au début des années 1970. Ce chiffre se stabilise entre 2,5 et 3 millions de personnes jusqu'au milieu des années 1980. Il augmente à nouveau pour dépasser les six millions de personnes à partir de 1985. Ces migrations profitent essentiellement aux grandes villes et aux mégapoles.
Une population très urbanisée
La population vivant dans les communes urbaines (shi) dépasse celle des communes rurales (« bourgs », chō ; et « villages », son) dès le milieu des années 1950. Les espaces très peuplés, ou D.I.D. (densely inhabited districts, traduction anglaise de la classification japonaise de jinkō shūchū chiku), ont une densité supérieure à quatre mille habitants au kilomètre carré pour une masse agglomérée supérieure à cinq mille habitants. Ils regroupaient 66 p. 100 de la population japonaise en 2005, soit 84,3 millions d'habitants, sur seulement 3,32 p. 100 du territoire.
La Mégalopole qui résulte de ces processus de migration et de concentration est une entité géographique qui n'a pas de réalité administrative en tant que telle. Il ne s'agit pas non plus d'un « chaos urbain » ou d'une simple coalescence de villes. C'est un réseau articulé autour de trois mégapoles (Tōkyō, Ōsaka, Nagoya), de plusieurs métropoles qui comprennent au moins un million d'habitants et d'une multitude hiérarchisée de cités. Il est structuré par des logiques industrielles, tertiaires, foncières et urbanistiques, que Tōkyō domine de plus en plus.
La Mégalopole forme un continuum urbain de centres-villes et de banlieues qui intègre des espaces rurbains, des ceintures maraîchères et des espaces verts de loisirs. Sa densité est en général supérieure à 400 habitants au kilomètre carré. Ses pôles sont reliés par des voies de communication à haut débit : train à grande vitesse (Shinkansen), autoroutes, lignes aériennes. La ligne Shinkansen du Tōkaidō (Tōkyō-Nagoya-Kyōto-Ōsaka sur 500 kilomètres), qui constitue le cordon ombilical de la Mégalopole, ouvre en 1964. Son extension vers le sud-ouest jusqu'à Fukuoka (plus 393 kilomètres) est achevée en 1975, celle vers le nord-est et Sendai-Morioka en 1982. Son prolongement vers le sud de Kyūshū est en cours.
La Mégalopole s'étend désormais sur 1 300 kilomètres de Sendai au nord-est à Kumamoto au sud-ouest. Elle rassemble ainsi 90 millions d'habitants sur moins de 128 millions au total.
La mégapole du Grand Tōkyō compte 30,1 millions d'habitants en 2005, soit un quart de la population japonaise sur 2 p. 100 du territoire, avec environ quatre mille habitants au kilomètre carré. Elle comprend des villes comme Yokohama ou Kawasaki.
La mégapole du Grand Ōsaka compte 16,2 millions d'habitants, soit 13 p. 100 de la population totale sur 2 p. 100 du territoire, avec environ quatre mille habitants au kilomètre carré. Elle comprend des villes comme Kyōto ou Kōbe. La mégapole du Grand Nagoya compte 8,6 millions d'habitants.
Tōkyō, la capitale, concentre toujours davantage les habitants et les activités économiques, en particulier les services supérieurs et les décisions. Le Grand Ōsaka perd des habitants, comme la moitié des départements japonais (1995-2005), au profit du Grand Tōkyō en général. Les deux départements voisins de Tōkyō et de Kanagawa (Yokohama) concentrent 11 p. 100 de la production industrielle japonaise, presque un quart de la production manufacturière, 41 p. 100 des étudiants, 58,1 p. 100 des sièges sociaux, un tiers des salariés en 2003. Ajoutés aux[...]
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Écrit par
- Philippe PELLETIER : professeur des Universités
Classification
Médias