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JAPON (Le territoire et les hommes) Géographie

Capitale

Tōkyō

    Langue officielle

    Aucune 1

    • Le japonais est la langue nationale
    Unité monétaire

    Yen (JPY)

      Population (estim.) 123 953 000 (2024)
        Superficie 377 969 km²

          Un capitalisme d'État en restructuration

          Le système japonais est un capitalisme d'État qui s'est forgé dès Meiji (1868) dans le cadre d'un « national-développementalisme », c'est-à-dire d'une priorité nationale, sinon nationaliste, pour sortir du sous-développement.

          Une économie de guerre passée en temps de paix

          Les principales structures de ce capitalisme d'État sont instaurées au cours des années 1940 caractérisées par une économie de guerre, et elles ont été maintenues après la défaite militaire de 1945. Cette continuité est permise par le revirement géopolitique des États-Unis qui, après avoir voulu transformer le Japon vaincu en un pays rural et pacifique modèle, le remettent en selle industriellement pour qu'il les aide à faire face au triomphe du communisme en Chine et en Corée du Nord.

          Par rapport à la période tennō-militariste d'avant 1945, l'occupant américain favorise l'instauration d'une réforme agraire et la démocratisation de la vie publique, sur fond de « clanisation » de la politique et de marginalisation des syndicats radicaux. Les zaibatsu, qu'il démembre (1946-1948), se reconstituent en keiretsu, conglomérats d'entreprises privées à participation croisées et organisées autour d'une banque, avec une cascade de sous-traitants préférentiels. L'État voit son pouvoir renforcé comme agent économique et comme garant du système bancaire.

          À partir des années 1980, le capitalisme d'État japonais est remis en cause par les politiques néo-libérales impulsées à l'intérieur par les gouvernements Nakasone et réclamées à l'extérieur par les dirigeants américains. Leur demande de rééquilibrage des échanges commerciaux se conjugue avec la politique de minkatsu (littéralement, « activation du secteur privé »), laquelle implique privatisations d'entreprises publiques et déréglementations dans de nombreux domaines. Le processus d'ouverture des marchés s'accélère avec l'évolution du contexte international, notamment la fin de la guerre froide à partir de 1989, en réalité plutôt « chaude » en Asie (guerres de Corée, d'Indochine, du Vietnam, au Cambodge...), et l'essor de la mondialisation économique.

          Les relocalisations industrielles japonaises outre-mer sont stimulées par les accords du Plaza de septembre 1985, lorsque les pays du G5 décident une dévaluation du dollar qui se traduit par une surévaluation du yen (endaka). Les grandes entreprises japonaises s'installent à l'étranger pour pallier l'enchérissement de leurs exportations et conquérir de nouveaux marchés. Simultanément, plusieurs pays industrialisés, États-Unis en tête, s'inquiètent de la concurrence japonaise (automobile, électronique...). Le marché intérieur japonais est pressé de s'ouvrir de plus en plus à leurs produits agricoles (riz, agrumes, viande), manufacturés et financiers.

          Plusieurs mesures consacrent simultanément Tōkyō comme place financière mondiale. La Bourse du Kabuto-chō occupe opportunément une place vacante dans le tour du monde des places financières avec des marchés qui veulent fonctionner 24 heures sur 24. Elle ouvre après la fermeture des Bourses américaines et avant l'ouverture des Bourses européennes.

          Le capitalisme japonais suit la logique de l'économie libérale et financiarisée. La bulle spéculative, foncière, immobilière et financière caractérise la seconde moitié des années 1980. Son dégonflement (1990-1997) est marqué par les créances douteuses et la faillite de plusieurs banques. Les deux étapes offrent l'occasion de restructurer le système financier japonais, et donc industriel, dont il est le pivot, par le biais de déréglementations, de concentration du capital et du captage de l'épargne publique.

          La remise en cause du « système des[...]

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