JAPON (Le territoire et les hommes) Géologie
L'archipel nippon appartient à l'ensemble des guirlandes insulaires qui bordent la façade orientale de l' Asie. Il est composé de six segments : l'archipel des Kouriles et l'est de l'île de Hokkaidō ; l'île de Sakhaline et le centre de Hokkaidō ; l'ouest de Hokkaidō et le nord de l'île de Honshū (ou Japon du Nord-Est) ; la partie centro-méridionale de Honshū, l'île de Shikoku et l'île de Kyūshū (ou Japon du Sud-Ouest) ; l'archipel des Ryūkyū (comprenant le groupe d'îles principal d'Okinawa), qui fait le lien avec Taiwan ; enfin, la péninsule d'Izu et l'archipel des Bonin, qui se poursuivent par les Mariannes vers le sud.
À l'exception du segment Sakhaline-Hokkaidō central, ces arcs insulaires sont situés à la limite entre une plaque continentale et une plaque océanique. Du fait de l'abondance de données géologiques (pétrologie, géochimie, néotectonique) et géophysiques (sismologie, gravimétrie, magnétisme, flux de chaleur), les îles japonaises servent de référence pour définir les différents éléments des arcs insulaires : fosse océanique, mur interne, bassin avant-arc, arc volcanique, mer marginale, continent.
Contexte géodynamique
Le Japon se situe au point de rencontre de quatre plaques lithosphériques actuelles :
– la plaque océanique Pacifique, qui s'enfonce par subduction sous les arcs des Kouriles, du Japon du Nord-Est, et des Izu-Bonin ;
– la plaque de la mer des Philippines, qui s'enfonce sous les arcs du Japon du Sud-Ouest et des Ryūkyū ;
– la plaque Eurasie, qui porte l'essentiel de l'archipel ;
– la plaque Amérique du Nord, comprenant l'arc des Kouriles-Sakhaline et une partie d'Hokkaidō.
La position de la limite des plaques Eurasie-Amérique du Nord au niveau du Japon est encore mal fixée. Le Japon central fournit un exemple d'observation à terre d'une limite de plaque convergente. Du fait de leurs conséquences dramatiques sur la population (les spécialistes prévoient un séisme majeur dans cette région avant la fin du xxe siècle), la sismicité et les déformations actuelles sont parmi les plus surveillées du monde. La péninsule d'Izu représente la terminaison de la ride d'Izu- Bonin portée par la plaque de la mer des Philippines ; elle est entrée en collision avec Honshū au Quaternaire moyen. Cette collision a été précédée au Pliocène inférieur par celle d'un autre fragment plus septentrional de la ride d'Izu-Bonin, le bloc de Tanzawa, constitué de granodiorites et de formations volcano-sédimentaires d'âge miocène inférieur à moyen. Tout se passe comme si la ride d'Izu-Bonin était incomplètement subductée du fait de son épaisseur crustale importante, plus proche de celle d'un continent que de celle d'un océan. Par conséquent, des fragments de plus en plus méridionaux de cette ride se sont successivement accolés à Honshū. Selon ce schéma, et si la direction de convergence des plaques Eurasie-mer des Philippines ne varie pas, on peut prévoir que la limite de plaque va encore migrer au sud de la péninsule d'Izu.
Les quatre îles principales du Japon sont divisées en trois secteurs : le Japon du Nord-Est, à l'est de la faille de Tanakura ; le Japon central, entre cette faille et la ligne tectonique d'Itoigawa-Shizuoka ; le Japon du Sud-Ouest, à l'ouest de cette ligne tectonique. Les structures pré-miocènes des deux derniers segments sont très comparables, à l'orientation générale près, nord-ouest - sud-est dans le premier et est-nord-est - ouest-sud-ouest dans le second. Dans la suite de cet article, ces segments seront regroupés sous le nom de Japon du Sud-Ouest. Ce dernier est aussi divisé longitudinalement en zones « externes », du côté de l'océan Pacifique, et en zones « internes[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Michel FAURE : professeur à l'université d'Orléans
Classification
Médias