- 1. Les temps préhistoriques
- 2. L'époque des grandes sépultures (IIIe-VIe s.)
- 3. Les débuts de la période historique (VIe-VIIIe s.)
- 4. L'époque de Heian (794-1192)
- 5. L'époque de Kamakura (1192-1333)
- 6. La période Ashikaga (1333-1568)
- 7. La période postféodale (1568-1839)
- 8. La modernisation
- 9. L'armée au pouvoir (1912-1945)
- 10. Le Japon depuis 1945
- 11. Chronologie contemporaine
- 12. Bibliographie
JAPON (Le territoire et les hommes) Histoire
Nom officiel | Japon (JP) |
Chef de l'État | L'empereur Naruhito (depuis le 1er mai 2019) |
Chef du gouvernement | Fumio Kishida (depuis le 4 octobre 2021) |
Capitale | Tōkyō |
Langue officielle | Aucune 1
|
Le Japon depuis 1945
Au cours des cinquante années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, le Japon est progressivement revenu au premier plan sur la scène internationale. Un effort de reconstruction impressionnant, soutenu dans un premier temps par une aide américaine substantielle, a fait de l'archipel japonais l'une des plus grandes puissances économiques mondiales. Parfois considérée comme la dernière grande vague d'apports étrangers – après les apports coréens, chinois, puis occidentaux à la fin du xixe siècle qui avaient également contribué à façonner en profondeur la société japonaise –, l'occupation américaine a accéléré la mise en place d'institutions démocratiques qui constituent le fondement d'un développement économique aujourd'hui largement partagé.
Se relevant lentement de destructions massives, le peuple japonais a vu son niveau de vie augmenter considérablement pour atteindre celui des pays les plus riches de la planète ; ainsi, de 1949 à 1976, la puissance de l'économie japonaise était multipliée par 55. Bénéficiant de la garantie de sécurité offerte par les États-Unis dans le contexte de la guerre froide, le Japon a pu se maintenir en marge, trouvant en lui-même les ressources d'adaptation aux grandes crises qui ont secoué le système économique international depuis le milieu des années 1970. Cette confortable sécurité s'est toutefois longtemps traduite par une absence d'autonomie de Tōkyō en matière de politique étrangère – le souci de ne pas se démarquer de l'allié américain rejoignant la volonté du Japon de ne pas inquiéter ses voisins.
Concentré sur son effort de développement et sur son souci d'excellence en matière économique, le Japon fera longtemps figure de pays sans Histoire, comme en réaction contre le « trop-plein » d'histoire qui devait l'entraîner à la catastrophe nucléaire. L'effondrement de l'URSS et la fin des équilibres du système bipolaire, qui ont coïncidé, à Tōkyō, avec un ralentissement de la croissance économique ainsi qu'avec une grave crise de confiance politique, sont toutefois venus ébranler, au cours des années 1990, quelques-unes des certitudes sur lesquelles reposait le « modèle japonais ».
La croissance, fondée sur des exportations massives, s'est heurtée à la fermeture des grands marchés américains et européens. La population, qui, depuis la fin de la guerre, a fourni des efforts considérables, a dû accepter des modifications du « contrat social » concernant notamment l'emploi à vie. À partir du milieu des années 2000 toutefois, après une stratégie de réformes prudentes qui n'ont pas touché au tissu social, le Japon a renoué avec la croissance. En politique étrangère, la disparition de l'URSS vient remettre en cause la garantie de sécurité offerte par les États-Unis alors que de nouvelles puissances, comme la république populaire de Chine, émergent en Asie et ont fait du nationalisme antijaponais un facteur majeur de légitimation du régime. Confronté à ces défis nouveaux, le Japon tente, depuis le début des années 1990, de trouver sa place de grande puissance politique au sein du système mondial ; c'est le sens de sa candidature au titre de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU.
L'occupation américaine et le redémarrage (1945-1955)
Au cours de la période d'occupation (1945-1952), le Japon, comme l'Allemagne vaincue, a connu un bouleversement radical de ses institutions et la mise en place de fondements politiques, économiques, juridiques et intellectuels nouveaux. L'attitude des autorités d'occupation à l'égard du Japon a toutefois évolué parallèlement au développement de la guerre froide en Asie et dans le reste du monde. Alors que, dans un premier temps, les autorités américaines semblaient animées d'une mission civilisatrice[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Paul AKAMATSU : directeur de recherche au CNRS
- Vadime ELISSEEFF : conservateur en chef du musée Guimet, directeur d'études à l'École pratique des hautes études en sciences sociales
- Valérie NIQUET : directrice du centre Asie, Institut français de relations internationales
- Céline PAJON : chercheuse au Centre Asie de l'Institut français des relations internationales (IFRI), Paris
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias