- 1. Les temps préhistoriques
- 2. L'époque des grandes sépultures (IIIe-VIe s.)
- 3. Les débuts de la période historique (VIe-VIIIe s.)
- 4. L'époque de Heian (794-1192)
- 5. L'époque de Kamakura (1192-1333)
- 6. La période Ashikaga (1333-1568)
- 7. La période postféodale (1568-1839)
- 8. La modernisation
- 9. L'armée au pouvoir (1912-1945)
- 10. Le Japon depuis 1945
- 11. Chronologie contemporaine
- 12. Bibliographie
JAPON (Le territoire et les hommes) Histoire
Nom officiel | Japon (JP) |
Chef de l'État | L'empereur Naruhito (depuis le 1er mai 2019) |
Chef du gouvernement | Fumio Kishida (depuis le 4 octobre 2021) |
Capitale | Tōkyō |
Langue officielle | Aucune 1
|
L'époque des grandes sépultures (IIIe-VIe s.)
Les guerriers de l'âge de fer
C'est sur un riche fond agricole que s'affermirent ou se greffèrent, suivant les théories, les clans guerriers qui, à partir du iiie siècle de notre ère, bâtirent les imposants tumuli de l'époque des grandes sépultures ( kofunjidai), dite aussi du Yamato (Yamato jidai). Extrêmement divers dans leurs formes, leurs dimensions, leur orientation et leur groupement, ces tombeaux présentent tous la caractéristique d'être architecturés et d'être ou d'avoir été primitivement entourés d'un fossé. Les plus nombreux d'entre eux reproduisent extérieurement la forme caractéristique dite « en trou de serrure » (zempōkōen, litt. « avant carré, arrière circulaire »). Tels sont, par exemple, les kofundes empereurs Ōjin ou Nintoku, dont la régularité de plan et les larges proportions sont si frappantes quand on survole Ōsaka. Composées d'une chambre funéraire appareillée, voûtée ou non, précédée ou non d'un couloir d'accès, ces sépultures renferment – ou renfermaient, car la plupart ont été pillées –, cistes ou sarcophages en pierre contenant les dépouilles mortelles et les objets personnels des défunts. Si les grands kofunimpériaux n'ont encore jamais, par respect pour la personnalité du mort, donné lieu à des fouilles officielles, les tombes ordinaires font chaque année l'objet de fouilles et de travaux nombreux qui permettent d'établir des chronologies régionales et d'étudier, d'après la disposition des sépultures, l'organisation des groupes sociaux de cette époque et leur développement tant religieux que matériel. Une branche importante de cette étude est représentée par les recherches de plus en plus nombreuses sur la décoration intérieure des kofun ; il faut citer à ce sujet le groupe particulier des sépultures du Nord-Kyūshū et de la région de Kumamoto, dont l'ornementation peinte est une version japonaise des tombes à peintures chinoises et coréennes. Ces grandes tombes – qui, du sud jusqu'au nord (Miyagi-ken), couvrirent alors le Japon – ainsi que leur mobilier, en particulier des statuettes en terre (haniwa) de taille parfois considérable et aux formes les plus diverses, livrent donc des indications de première importance sur la vie et les croyances de cette époque. On suppose qu'alors s'élabora le shintoïsme primitif, avec la conscience d'un panthéisme omniprésent, la nécessité d'une purification totale de tout ce qui était visible. À ces renseignements archéologiques s'ajoutent les récits des annalistes chinois qui, dès le iiie siècle, mentionnent les premiers groupements de tribus (wa-jinen japonais) auxquels succéda le royaume de Wa cité dans l'histoire des Song (420-479). Et, dès 478, le seigneur du Yamato (ou Grand Wa) se vantait, dans une lettre à la cour de Chine, de commander à tous les territoires situés à l'ouest de l'archipel. Avec l'époque des grandes sépultures, le Japon se trouve donc à l'aube de l'époque historique.
Le royaume du Yamato
Par quels chemins cette puissante cour de Yamato (Yamato chōtei) en était-elle arrivée à se constituer, il est difficile de le savoir. On relate dans les Annales des Wei la formation au iiie siècle d'un pays de Yamatai qui aurait regroupé plus de trente petits États entre les mains de la célèbre princesse Pimiko ; celle-ci aurait pris, dès 240, l'initiative de relations diplomatiques avec la Chine, poussée en cela peut-être par l'attitude belliqueuse des roitelets ses voisins. Pimiko était, dit-on, une prêtresse chamane et, après sa mort, le royaume de Yamatai fut dirigé par des hommes qui laissèrent se relâcher les liens avec la Chine. Est-ce là l'ancêtre de la puissante cour de Yamato qui apparaît toute constituée au [...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Paul AKAMATSU : directeur de recherche au CNRS
- Vadime ELISSEEFF : conservateur en chef du musée Guimet, directeur d'études à l'École pratique des hautes études en sciences sociales
- Valérie NIQUET : directrice du centre Asie, Institut français de relations internationales
- Céline PAJON : chercheuse au Centre Asie de l'Institut français des relations internationales (IFRI), Paris
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias