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JARDINS BOTANIQUES

Le Jardin royal des plantes médicinales de Paris

Fondé en 1626 par G. de la Brosse, « pour y faire démonstration aux escholiers et autres personnes intéressées... », le Jardin royal des plantes médicinales est officialisé par un édit de 1635. Ouvert au public à partir de 1640, ce qui deviendra plus tard le Jardin des Plantes renferme à cette époque près de 2 300 plantes.Vespasien Robin, « arboriste » (botaniste) de Louis XIII, transplante sur ce site des végétaux que Jean, son père, cultivait à la pointe ouest de l'île de la Cité et dont l'ouvrage Le Jardin du Roy très Chrestien Henry IV de P. Vallet (1608) donne diverses images. Après une période incertaine, le jardin est réagencé en 1694 par J. P. de Tournefort, selon ses classes d'herbes et d'arbres. Entre-temps, la « butte Coypeau » (grand labyrinthe actuel) a été plantée de vignes, puis des déblais provenant de l'élargissement des rues de Paris ont constitué le petit labyrinthe. Ces deux monticules seront plus tard peuplés de conifères et B. de Jussieu y installera en 1734 le cèdre du Liban, toujours vivant.

Une serre chauffée, considérée comme la première en France, est édifiée en 1714 et permet de développer, parmi d'autres exotiques, des plants de caféier qui seront multipliés puis diffusés outre-mer, aux Antilles en particulier.

C'est la dynastie des Jussieu qui a orienté le développement de la botanique scientifique au Jardin du Roi (entre 1710 et 1789) puis au Muséum d'histoire naturelle (1793-1853), d'autant que cet établissement a bénéficié d'importants agrandissements et aménagements obtenus par Buffon entre 1739 et 1788. Vers 1775, la nomenclature binominale de Linné est adoptée pour l'étiquetage des spécimens, tandis que B. de Jussieu, à Trianon, ordonne déjà les végétaux selon une « classification naturelle » que développera, à Paris, puis publiera en 1789, son neveu, A. L. de Jussieu.

Il semble utile de rappeler ici une étape instructive. Entre 1630 et 1660, Gaston d'Orléans réunit à Blois de riches collections. Des navires, parfois mandatés à cet effet, rapportent des plantes exotiques qui obligatoirement transitent par de grands ports tels que celui de Nantes. Du xviie au xixe siècle, opèrent des établissements souvent méconnus : les « jardins botaniques de la Marine », tant outre-mer qu'en Métropole. Ainsi Brest, Rochefort et Toulon sont des escales obligées pour accueillir les graines et les plantes vivantes ayant voyagé dans des conditions difficiles. G. d'Orléans fit peindre sur vélin, par Nicolas Robert, les végétaux les plus remarquables de son jardin : le Muséum perpétue cette tradition encore aujourd'hui.

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Écrit par

  • : ancien professeur au Muséum national d'histoire naturelle

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Jardin botanique de Kew - crédits : Heather Angel

Jardin botanique de Kew

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