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JARDINS BOTANIQUES

Rôles des jardins botaniques

Les grands jardins botaniques sont des ensembles complexes. Leur conception a opposé, dès le siècle des Lumières, les tenants du jardin naturel et ceux pour qui le jardin doit accueillir des exotiques qui permettent des démonstrations plus complètes. La vocation pédagogique, liant aux plantes vivantes l'enseignement de la botanique systématique, est dévolue à ce que l'on continue d'appeler l'« école de botanique » : les végétaux y sont présentés par affinités, des classifications différentes étant évidemment adoptées selon les pays ou l'ancienneté des jardins. Le maintien de telles collections nécessite une surveillance continue, parfois délicate : en effet, on est conduit à placer côte à côte des espèces affines au plan taxinomique, mais pouvant avoir des exigences contraires vis-à-vis du milieu ; il faut aussi éviter les hybridations entre espèces proches, ou tout au moins les repérer et les contrôler. Si l'on peut relativement bien résoudre les problèmes pédologiques, en revanche, les propriétés de l'eau peuvent entraîner des difficultés.

Dans l'école de botanique, la qualité de l'étiquetage est essentielle ; celui-ci doit être clair, informatif (nom du genre, de l'espèce, famille d'appartenance, carte montrant l'origine, etc.) et tenu à jour en fonction de l'évolution des connaissances (d'où l'utilité de relations avec les systématiciens d'herbier). Il n'est pas rare que des espèces nouvelles soient découvertes dans des collections vivantes : cela est particulièrement vrai lorsque sont observées pour la première fois en serre des floraisons de plantes tropicales qui avaient été récoltées à l'état stérile. Cette fonction scientifique s'avère souvent déterminante pour parfaire les inventaires floristiques.

Pour pérenniser les collections, la récolte de graines viables et leur conservation sont chaque année, une opération indispensable. Un autre rôle des jardins botaniques est de diffuser internationalement un Index seminum (catalogue de graines), mis à jour annuellement, qui constitue un instrument efficace de liaison.

Jardin botanique de Kew - crédits : Heather Angel

Jardin botanique de Kew

À cette partie publique d'un jardin botanique, correspondent d'indispensables sites techniques : graineteries, châssis de multiplication, carrés de couches, fichiers de suivis, etc. Le renouvellement par récolte dans les milieux sauvages s'avère également très souhaitable.

Pour l'enseignement, on réserve aussi certaines parcelles à des présentations thématiques : plantes tinctoriales, oléagineuses, aromatiques d'origine sauvage ; on installe des bassins pour les aquatiques. Le Jardin botanique de la faculté de Pharmacie de Paris met l'accent sur les plantes médicinales, celui de l'université d'Orsay a conservé des espèces « sauvages ».

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Écrit par

  • : ancien professeur au Muséum national d'histoire naturelle

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Média

Jardin botanique de Kew - crédits : Heather Angel

Jardin botanique de Kew

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