JARDINS BOTANIQUES
Quelques exemples de collections botaniques particulières
Les jardins de Kew, près de Londres, possèdent une très importante collection d'arbres et arbustes, issus d'un ensemble fondé en 1759. Mais une très riche plantation fut autrefois constituée en France : au milieu du xvie siècle, près du Mans ; R. du Bellay et le voyageur scientifique P. Belon ont introduit, sans doute pour la première fois, des essences « exotiques » de plein air venues d'Asie occidentale.
Cependant, un aspect technique, mais aussi scientifique et esthétique, est la présentation simultanée de végétaux herbacés et de ligneux. Leur coexistence dans la plupart des jardins botaniques est un fait, mais pose certains problèmes biologiques : ombre portée, influence des racines ou des feuilles mortes...
Des structures plus adaptées pour la présentation des ligneux ont été développées dès le xviiie siècle, notamment par Duhamel du Monceau. Les arbustes et les petits arbres sont regroupés dans des fruticetums : l'un des plus anciens et des plus riches est le Fruticetum Vilmorinianum, inclus dans le domaine des Barres (Loiret).
Les grands arbres quant à eux, nécessitant de vastes espaces, constituent des arboretums, structures qui prennent de l'importance au cours du xixe siècle. Les arboretums dits de collection jouent le rôle pédagogique des écoles de botanique et sont en outre le reflet de diverses étapes des découvertes et des introductions d'essences exotiques. L'ancienneté des plantations apporte aussi des connaissances fondamentales sur le comportement des espèces : architecture de l'arbre à l'état adulte, âge de reproduction par graines, caractères des écorces, vitesse de développement et valeur ornementale, etc. Des arboretums plus spécialisés existent : par exemple les placettes d'expérience en milieu forestier où de nombreux individus d'une même espèce, mais de différentes provenances, sont testés afin de juger de leurs qualités d'adaptation.
L'arboretum de Chèvreloup (près de Versailles), où B. de Jussieu plantait déjà des arbres – un Sophora du Japon de 1747 vit encore aujourd'hui –, l'arboretum des Barres (près de Nogent-sur-Vernisson), créé en 1823, l'arboretum de l'École des eaux et forêts (Nancy et Amance) et les différents sites de l'Aigoual offrent un intérêt général indéniable, de même que Balaine (Allier) ou M. Adanson avait eu un projet scientifique que matérialisa sa fille Aglaé en 1803.
Aux États-Unis, l'une des plus célèbres collections d'arbres est l'Arnold Arboretum, près de Harvard (1872), et, sous les tropiques, on peut citer Peradeniya (Sri Lanka), Bogor (Indonésie), Rio de Janeiro (Brésil).
Le nombre d'espèces pouvant vivre sous le climat d'un pays comme la France est très restreint ; c'est pourquoi, depuis deux siècles, ont été installées de grandes serres permettant de présenter les plantes et les arbres tropicaux : grandes serres chaudes, serres dites mexicaines (à Cactus et autres plantes grasses, de zones sèches), orangeries, palmariums, serres à Orchidées, Jardins d'Hiver, etc.
Vers le milieu du xixe siècle, un renouveau pour la culture des plantes de montagne, souvent très difficile, se fait jour : l'idée des jardins de rocailles ou alpinums est née. Les plus riches en France demeurent celui du Lautaret (2 100 m d'altitude, 1894) et le Jardin alpin du Muséum national d'histoire naturelle à Paris (30 m d'altitude, conçu entre 1931 et 1937, bien lointain héritier d'un petit enclos ayant existé vers 1640).
Ce n'est qu'au début du xxe siècle qu'apparaissent les jardins botaniques exotiques dont certains, en plein air, surprennent par leur incroyable diversité : Menton, Monaco (une des plus impressionnantes rocailles à plantes grasses au monde), Saint-Jean-Cap-Ferrat,[...]
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Écrit par
- Gérard AYMONIN : ancien professeur au Muséum national d'histoire naturelle
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