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JAZZ, France

Après la création du quintette du Hot Club de France en 1934, le jazz suscite nombre de vocations parmi les musiciens français. La France va également devenir une terre d'accueil pour de nombreux jazzmen afro-américains : Sidney Bechet, Bud Powell, Kenny Clarke, Archie Shepp...

En France, le jazz a toujours été considéré comme une forme musicale spécifique digne du plus grand intérêt, un art à part entière. Et les compositeurs « sérieux » du début du xxe siècle n'ont pas hésité à approcher cette musique populaire avec une curiosité teintée d'admiration : dès 1917, Erik Satie intègre un ragtime dans son ballet Parade ; Igor Stravinski évoque fréquemment le jazz dans sa correspondance et écrit Ragtime, pour onze instruments (1918) ; Maurice Ravel n'est pas en reste avec le deuxième mouvement de sa Sonate pour violon et piano (1927), qui évoque le blues.

Une longue tradition

Après la Seconde Guerre mondiale, une lignée d'écrivains et d'hommes de médias (Blaise Cendrars, Jean Cocteau, Boris Vian, Jacques Réda, André Francis, Jean-Christophe Averty...) va s'appliquer à faire comprendre au grand public les subtilités d'une musique qui devient pourtant de moins en moins accessible avec le temps. Parallèlement, les analyses éclairées du compositeur et musicologue André Hodeir (Hommes et problèmes du Jazz, 1954) contribuent à « légitimer » les musiques afro-américaines.

Par ailleurs, le spectacle vivant a toujours bénéficié d'un réseau important de clubs et de grands festivals (Antibes - Juan-les-Pins, Marciac, Vienne) qui accueillent à bras ouverts les musiciens d'outre-Atlantique. Et c'est tout naturellement que des artistes américains comme Sidney Bechet, Coleman Hawkins, Kenny Clarke ou Dee Dee Bridgewater vont s'installer en France, contribuant ainsi à parfaire la formation des nombreux musiciens du cru qui les accompagnent. À partir de 1969, une seconde vague suivra le même chemin à la faveur du développement du free jazz.

Martial Solal a ainsi joué avec Lee Konitz. René Urtreger et Pierre Michelot se retrouvent en décembre 1957 aux côtés de Barney Wilen, de Kenny Clarke et de Miles Davis pour improviser la musique du film de Louis Malle Ascenseur pour l'échafaud. Dans les années 1960, Henri Texier côtoie dans les clubs parisiens des musiciens d'une stature exceptionnelle : Chet Baker, Bud Powell, Don Cherry, Steve Lacy... Daniel Humair, batteur suisse installé à Paris, a joué avec Phil Woods, Jim Hall ou Eric Dolphy.

Le pianiste Claude Bolling, influencé par Earl Hines et, surtout, par Duke Ellington, fait vivre des big bands et obtient un certain succès dans la musique de film.

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Écrit par

  • : compositeur, auteur, musicologue et designer sonore

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