RAYMOND JEAN ARMAND (1742-1811)
Élève de J. F. Blondel et de Soufflot, le Toulousain Raymond remporta le premier prix d'architecture en 1766. Prolongeant son séjour à Rome par un long voyage à travers toute l'Italie (1769-1776), il étudia particulièrement les œuvres de Palladio. De retour en France, il partage son temps entre Paris et la province et, attaché depuis 1776 à son Midi natal, il est nommé architecte des États du Languedoc en 1787. Ses projets et ses constructions pour cette province sont fort nombreux : projet de palais des États et achèvement de la place du Peyrou à Montpellier, prisons à Montpellier et à Toulouse (1783-1786), décoration de l'archevêché de Toulouse, projet d'embellissement de Nîmes (1785) et restauration des arènes de la ville... Admis à l'Académie d'architecture en 1784, Raymond mène aussi une carrière parisienne et construit notamment l'hôtel de Saint-Priest (Faubourg-Saint-Honoré) et la maison de Mme Vigée Le Brun (1785, rue du Sentier). Membre de l'Institut en 1795, il fait également partie du Conseil des bâtiments civils, sous l'Empire. Deux échecs, à la fin de sa carrière, vont faire accréditer la légende d'un architecte malchanceux que la célébrité ignore. Son grand projet d'achèvement du Louvre, très admiré, tombera dans l'oubli et le succès de Chalgrin dans la compétition pour l'arc de triomphe de l'Étoile (1806) obligera Raymond à retirer définitivement le projet qui lui avait été commandé à cette occasion. L'art de Raymond, très proche de celui d'un Gondoin, est fait de correction et de grâce hellénisante ; son rôle de théoricien et de praticien dans la diffusion du néo-classicisme dans le midi de la France mériterait d'être mieux étudié.
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Écrit par
- Daniel RABREAU : professeur à l'université de Paris-I-Sorbonne, directeur du centre Ledoux
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