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BOUSSINGAULT JEAN-BAPTISTE (1802-1887)

Chimiste et agronome français.

Né à Paris le 2 février 1802, Jean-Baptiste Boussingault quitte le lycée Impérial (Louis-le-Grand) en seconde et suit alors les cours publics que les plus grands savants de l'époque (Cuvier, Gay-Lussac, Thénard) dispensaient librement dans les établissements du quartier Latin. C'est ainsi qu'il apprit les rudiments de la minéralogie, de la géologie, de la chimie et des sciences naturelles, qui allaient constituer les fondements de sa formation.

À seize ans, il intègre l'École des mineurs à Saint-Étienne, y acquérant une solide formation de métallurgiste et de géologue. À dix-huit ans, il publie son premier Mémoire, consacré à la métallurgie du fer. À sa sortie de l'école, il va diriger à Lobsann, en Alsace, une exploitation de lignite.

En 1822, il signe un contrat pour participer à une expédition scientifique en Amérique du Sud. Il mènera alors une vie aventureuse, étant notamment prospecteur, directeur d'exploitation minière, professeur à l'École des mines de Bogota, lieutenant-colonel dans l'Armée d'indépendance, aide de camp de Simón Bolívar. En Colombie, il déploie une intense activité scientifique, réalisant des expériences pour le compte de savants parisiens (Humboldt, Arago) : mesure de la pression barométrique à l'équateur ; étude de volcans en activité et cartographie des reliefs de la cordillère des Andes. Directeur de mines, il révolutionne l'extraction des métaux précieux (or, platine). À ses correspondants, il fait parvenir une quarantaine de Mémoires scientifiques qui seront publiés dans les Annales de chimie et de physique et les Comptes-Rendus de l'Académie des sciences. Après avoir passé dix ans de sa vie en Colombie, il rentre en France en 1832.

Dès son retour, il soutient, à Paris, une thèse de doctorat ès sciences et, très rapidement, est nommé titulaire de la chaire de chimie et doyen de la faculté des sciences de Lyon, où d'ailleurs il enseigne très peu. Il revient à Paris en 1837 pour suppléer Jean-Baptiste Dumas et Louis Jacques Thénard dans la chaire de chimie à la faculté des sciences. En 1839, l'Académie des sciences lui ouvre ses portes (section économie rurale). Il entre en 1843 à la Société centrale d'agriculture (future Académie d'agriculture), dont il est élu président en 1863. En 1845, il devient professeur d'agriculture (plus tard chimie agricole) au conservatoire des Arts et Métiers, il y enseignera jusqu'en 1873, remplacé alors par Schloesing. Il termine sa carrière comme professeur à l'Institut national agronomique. En 1848, il est élu (pour très peu de temps) député du Bas-Rhin. Il s'éteint à Paris le 11 mai 1887.

Ses travaux agronomiques furent essentiellement consacrés à l'étude de la distribution des principaux éléments (carbone, hydrogène, oxygène, azote) dans le circuit sol-culture-animal : les récoltes, qui retirent au sol une partie de ses éléments, servent de nourriture aux animaux, qui emmagasinent ainsi dans leurs tissus une partie de ces éléments. Boussingault s'est attaché à l'étude de l'équilibre de ce système : le carbone, l'oxygène et l'hydrogène ne posaient guère de difficultés, l'eau (H2O) du sol et le gaz carbonique (CO2) de l'air représentant des sources inépuisables de ces éléments. Mais la question de l'azote (N) était beaucoup plus délicate. Boussingault put démontrer, dans un premier temps, que l'azote que l'on retrouvait dans la chair des animaux ne pouvait provenir que du fourrage qu'ils avaient consommé (et non de l'atmosphère – question qui se posait alors). Mais, constatant que les récoltes contenaient souvent plus d'azote que les engrais (fumier) n'en avaient apporté, il conclut que cet azote en excédent ne pouvait provenir que de l'atmosphère.[...]

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Écrit par

  • : professeur honoraire, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

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