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DELAMBRE JEAN-BAPTISTE (1749-1822)

Delambre, astronome

En 1781, Delambre publie des tables d'Uranus donnant les positions célestes de cette planète découverte le 13 mars de cette même année par l’astronome britannique William Herschel (1738-1822). En 1786, il présente à l'Académie des sciences un compte-rendu d'observation du passage de Mercure devant le Soleil du 4 mai 1786, ce qui marque le début de sa carrière d'astronome observateur.

À partir de 1791, il utilise le travail théorique de Pierre Simon de Laplace (1749-1827) pour publier les éphémérides du Soleil (jusqu’en 1862), de Jupiter et de Saturne (jusqu’en 1832) dans la Connaissance des temps, édition officielle des éphémérides françaises établie par le Bureau des longitudes. Dans une lettre de Laplace à Delambre, on peut lire : « Si mes recherches peuvent être utiles aux astronomes, c’est à Delambre qu’elles devront cet avantage et c’est une justice que je lui rendrai avec grand plaisir dans le mémoire que je vais publier. »

En 1792, il devient associé géomètre de l'Académie des sciences.

Delambre observe très régulièrement les éclipses des satellites de Jupiter, en particulier depuis l’hôtel d’Assy, éclipses indispensables au calage des horloges utilisées lors des mesures géodésiques de cartographie. Il utilise ses propres observations ainsi que celles réalisées dans toute l’Europe et qu’il rassemble pour effectuer des prédictions de ces éclipses et des positions des satellites publiées dans la Connaissance des temps à partir de 1793 (pour Io) et de 1794 (pour les trois autres satellites alors connus Europe, Ganymède et Callisto), jusqu’à l’édition de 1840.

Delambre publie également, dans la Connaissance des temps pour l’an VII (1799), « Méthodes pour trouver les sextiles du calendrier français », à la suite de l’introduction du nouveau calendrier républicain. Il revient sur les détails du calcul de l’équinoxe et des jours intercalaires, ce qui a constitué l’un des arguments principaux de l’abandon de ce calendrier, et qu’il tente de clarifier et de simplifier.

Delambre est l’un des membres fondateurs du Bureau des longitudes créé par la loi du 7 messidor an III (1795). Il est membre de l'Académie des sciences à partir de 1800 et secrétaire perpétuel de 1803 à sa mort. Le Bureau des longitudes le nomme directeur de l’Observatoire de Paris en 1804 en remplacement de Méchain, décédé : il le restera jusqu’en 1822.

Il succède aussi à Jérôme Lalande, son maître, à la chaire d’astronomie du Collège de France en 1807. En 1811, il propose une méthode nouvelle pour trouver la latitude et le temps sidéral en observant deux étoiles connues.

En 1813, il publie ses cours d’astronomie théorique et pratique. À partir de 1817, il publie son « Histoire de l'astronomie (depuis l’Antiquité) » en trois volumes (Histoire de l'astronomie ancienne en 1817, Histoire de l'astronomie au Moyen-Âge en 1819 et Histoire de l'astronomie moderne en 1821), qui demeure encore aujourd’hui un ouvrage fondamental. Un quatrième volume, concernant l’histoire de l’astronomie au xviiie siècle, sera publié après la mort de Delambre, par Claude-Louis Mathieu (1783-1875), en 1827.

Comblé d’honneurs, il meurt le 19 août 1822 et est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise. Son nom figure parmi les soixante-douze inscrits sur la tour Eiffel. Il a aussi laissé son patronyme à un cratère sur la Lune (1935), localisé dans la mer de la Tranquillité, et à l’astéroïde no 13962, découvert en 1991.

— Jean-Eudes ARLOT

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Jean-Baptiste Delambre - crédits : Leemage/ Corbis/ Getty Images

Jean-Baptiste Delambre

Autres références

  • PTOLÉMÉE CLAUDE (90 env.-env. 168)

    • Écrit par
    • 1 721 mots
    • 3 médias
    Avec la première traduction française de l'Almageste (1813-1816), l'astronome Jean-Baptiste Delambre a émis un jugement plus serein et plus précis. Il note que l'ouvrage ne contient aucune précision numérique sur les instruments qu'il prétend être soit des perfectionnements, soit des inventions proprement...