PILLEMENT JEAN-BAPTISTE (1728-1808)
La formule du paysage que l'on pourrait appeler préromantique eut un tel succès dans les trente dernières années de l'Ancien régime que l'on trouve toute une floraison de peintres adonnés à ce genre non seulement à Paris, mais dans beaucoup de centres provinciaux : Charles de Lacroix à Marseille, Jean-Baptiste Lallemand à Dijon. Jean-Baptiste Pillement, né et mort à Lyon, est parmi les plus remarquables et les plus doués de ces artistes mineurs.
Pillement est un décorateur dont l'œuvre se trouve très dispersée du fait de ses voyages ; il faut aller la chercher dans des châteaux répandus à travers toute l'Europe, de Queluz au Portugal à Schönbrunn en Autriche. C'est peut-être dans la série de dessus de portes exécutés pour Schönbrunn entre 1760 et 1770 que l'on trouverait la meilleure expression de son talent : paysages accidentés, quelque peu irréels, que viennent animer de menues figures peintes avec prestesse ; l'usage délibéré de tonalités bleuâtres peut faire penser à Boucher, mais avec une imagination plus grêle, moins riche en accidents pittoresques. Rien d'étonnant à cela, car la source est visiblement la même : c'est en étudiant les paysagistes hollandais du xviie siècle comme Berchem, dont les œuvres ont été collectionnées avec passion par tous les amateurs du xviiie siècle, que Pillement a mis au point son répertoire et ses formules. Sans sortir de genres considérés comme secondaires, le paysage et le dessin décoratif, Pillement a utilisé toutes les techniques : l'huile, mais aussi le pastel et l'aquarelle, dont les effets de transparence conviennent particulièrement à son style.
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Écrit par
- Georges BRUNEL : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de lettres, conservateur des objets d'art des églises de la Ville de Paris
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