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BART JEAN (1650-1702)

Corsaire et chef d'escadre dunkerquois. Issu d'une famille de marins, Jean Bart sert d'abord dans la flotte des Provinces-Unies sous les ordres de l'amiral De Ruyter (1666). Quand éclate la guerre franco-hollandaise (1672), il rentre à Dunkerque, s'embarque sur un navire corsaire et est rapidement promu au commandement d'un bâtiment (1674). À la fin de la guerre en 1678, il est un des plus célèbres « capres » (corsaires) de sa ville natale, avec quatre-vingt-une prises à son actif. La guerre de la Ligue d'Augsbourg porte sa réputation à son zénith. Fait prisonnier en 1689 avec son lieutenant Claude de Forbin, tous deux s'évadent de Plymouth à bord d'une barque et rejoignent la côte française à force de rames. Capitaine de vaisseau, il se voit confier par le roi une escadre légère avec laquelle il multiplie les croisières en mer du Nord contre le commerce anglais et hollandais, à qui il fait subir des dommages considérables. Et c'est en vain que les escadres ennemies font le blocus de Dunkerque et bombardent la ville à deux reprises (1694-1695) dans l'espoir déçu de lui interdire la haute mer, ainsi qu'aux autres corsaires. En 1694, alors que la France souffre de la disette, il protège les arrivages de blé russe, notamment le 29 juin, quand il reprend aux Hollandais, qui venaient de s'en emparer, un énorme convoi qu'il amène à bon port, exploit pour lequel il est anobli. Promu chef d'escadre en 1697, il est commandant de la marine de Dunkerque, quand il meurt à la veille d'entrer en campagne dans la guerre de la Succession d'Espagne. Le succès de Jean Bart résulte de la conjonction de trois éléments : d'une part, ses qualités personnelles d'homme de mer, audace et sens tactique (croisières foudroyantes sur de légères frégates, rapides et bonnes manœuvrières, combat au plus près, terminé à l'abordage) ; d'autre part, le milieu dunkerquois avec sa nombreuse population de marins qui lui fournit officiers et équipages d'un courage héroïque ; et enfin la politique navale du secrétaire d'État, Louis de Ponchartrain, qui encourage systématiquement la guerre de course.

— Jean-Marcel CHAMPION

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