BERTIN JEAN (1917-1975)

Polytechnicien et ingénieur de l'École nationale supérieure de l'aéronautique, Jean Bertin a été l’un des inventeurs français les plus féconds du xx^e siècle. Son nom est attaché à l’aérotrain, un mode de transport novateur qui, s’il n’a pu s’imposer, a néanmoins ouvert la voie à la grande vitesse ferroviaire.

La passion de la recherche aéronautique

Né le 5 septembre 1917 à Druyes-les-Belles-Fontaines (Yonne), Jean Bertin poursuit ses études secondaires à Saulieu et Autun puis intègre le lycée Saint-Louis à Paris pour préparer les concours d’admission aux grandes écoles. Diplômé de l’École polytechnique en 1938, il entre à l'École nationale supérieure de l'aéronautique (devenue Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace-Supaéro) d’où il sort ingénieur en 1943.

De 1944 à 1947, Jean Bertin travaille en tant qu’ingénieur principal de l’air puis directeur du Groupe d’études de moteurs à huile lourde, implanté à Suresnes. Après l’intégration du groupe à la toute nouvelle Société nationale d’étude et de construction de moteurs d’aviation (SNECMA, devenue Safran Aircraft Engines), créée en 1945, Jean Bertin y prend en 1947 le poste de directeur technique adjoint chargé des études spéciales sur les moteurs et la propulsion. Ses travaux sur les écoulements d’air et la combustion des moteurs débouchent sur les pulsoréacteurs sans pièce mobile, ainsi que sur l’inverseur de poussée. Ce dernier dispositif, qui est un déviateur de jet pour turboréacteur, est expérimenté avec succès dès 1952 sur un avion de chasse De Havilland Vampire à moteur Goblin, et équipera ensuite tous les avions à réaction pour les freiner en phase d’atterrissage.