CASTEX JEAN (1965- )
Haut fonctionnaire et homme politique français, Jean Castex a été Premier ministre de juillet 2020 à mai 2022 sous le premier mandat présidentiel d'Emmanuel Macron.
L’énarque des territoires
Un homme simple, proche du terrain, fils et petit-fils d’instituteurs. Ainsi aime à se présenter Jean Castex après sa nomination, le 3 juillet 2020, au poste de Premier ministre. Dans son discours de politique générale, il célèbre « la France du bon sens », « la France qui ne dit rien mais n’en pense pas moins » et vante les vertus du dialogue avec « les territoires ». En effet, les « territoires », il en vient, on l’entend d’ailleurs à son accent du sud-ouest. Né le 25 juin 1965 à Vic-Fezensac (Gers), Jean Castex a été maire Les Républicains (LR) de Prades, petite commune située dans les Pyrénées-Orientales, de 2008 à 2020. À sa nomination comme Premier ministre, il a démissionné de son mandat de maire, alors qu’il venait d’être réélu au premier tour avec le score enviable de 75 % des voix.
La vérité du personnage est cependant plus complexe. Si sa mère fut effectivement institutrice, Jean Castex est aussi le petit-fils d’un ancien sénateur du Gers, Marc Castex. Il est passé par l’ENA (promotion Victor Hugo), puis a fait carrière en tant que fonctionnaire à la Cour des comptes, à la préfecture du Vaucluse, à la Chambre régionale des comptes d’Alsace, et enfin, en 2005, à la direction des hôpitaux. Il a également occupé différents postes dans des cabinets de la droite – ceux de Xavier Bertrand au ministère de la Santé en 2006, puis au ministère du Travail en 2007 –, et à l’Élysée comme conseiller social (2010-2011) puis secrétaire général adjoint à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy (2011-2012).
Jean Castex a d’abord été nommé Premier ministre pour ses capacités – reconnues – de négociateur et pour son ancrage local. Il devait ainsi renouer le fil avec les corps intermédiaires, tant avec les élus locaux qu’avec les syndicats. Certains le présentaient comme « le miroir inversé du président », chargé de donner du pouvoir une image moins technocratique et plus populaire. D’autres y voyaient une sorte d’« anti-Édouard Philippe » – même si les deux Premiers ministres successifs venaient de la droite. Jean Castex se présentait d’emblée comme « un gaulliste social ».
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Écrit par
- Bruno DIVE
: journaliste éditorialiste à
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