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SCHMITT JEAN-CLAUDE (1946- )

Jean-Claude Schmitt - crédits : Francesca Mantovani/ Gallimard/ Opale/ Bridgeman Images

Jean-Claude Schmitt

Jean-Claude Schmitt est un historien reconnu du Moyen Âge, période qu’il aborde sous un angle anthropologique et considère dans la longue durée d’une histoire européenne comparée. Archiviste-paléographe diplômé de l’École nationale des chartes et agrégé d’histoire, il fit toute sa carrière comme directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales où il fut l’élève, l’ami et le successeur de Jacques Le Goff. Des croisements d’un tel parcours, mêlant les traditions les plus abouties de l’érudition, de l’archivistique, de l’édition et de la traduction des textes anciens, aux ressources les plus innovantes d’une anthropologie historique inscrite dans le temps long et fécondée par l’interdisciplinarité, est née une œuvre multiforme. Dans le droit fil des travaux des Annales au service d’une étude des mentalités et des cadres socioculturels de longue durée, ses enquêtes ont cerné et défini le sujet médiéval, compris à la fois comme personne et comme individu pris dans la société et l’épaisseur du temps. D’où le choix de thèmes récurrents touchant au corps et à ses affects (maladie, gestes, mouvements), aux changements d’état et de statut (conversion, hérésie), au rêve, au discours de soi et sur soi et aux modalités de saisie et d’expérience du temps (mort, anniversaire, rythme).

Pour une anthropologie historique du long Moyen Âge

Jean-Claude Schmitt est né le 4 mars 1946 à Colmar. Son père était conservateur de la bibliothèque et du musée Unterlinden de cette ville. Ce cœur continental, romano-germanique, a dessiné le cadre géographique de son premier livre, Mort d’une hérésie. L’Église et les clercs face aux béguines et aux béghards du Rhin supérieur du xive au xve siècle (Paris, 1978), et, plus de trente ans plus tard, les contours duCloître des ombres, suivi de la traduction française du Livre des révélations de Richalm de Schöntal (Paris, 2021). Dès le doctorat soutenu en 1973, son parcours et plus encore ses inspirations de recherche sont liés à la VIe section de l’École pratique des hautes études (devenue en 1975 École des hautes études en sciences sociales), alors présidée par son directeur de thèse Jacques Le Goff. C’est bien là qu’il restera jusqu’à son éméritat en 2014, prenant dès 1992 la tête du Groupe d’anthropologie historique de l’Occident médiéval.

Ses recherches alternent approches microhistorique et macrohistorique : étude de cas (ainsi du Saint Lévrier. Guinefort, guérisseur d’enfants depuis le xiiie siècle, Paris, 1979) ; analyse d’une figure ou d’une forme-sens (L’Histoire en lignes et en rondelles. Les figures du temps chrétien au Moyen Âge, 2015 ; Penser par figure. Du compas divin aux diagrammes magiques, 2019) ; édition et traduction (La Conversion d’Hermann le juif. Autobiographie, histoire et fiction, 2003 ; Vie de Charles IV de Luxembourg, 2010 ; Le Cloître des ombres, 2021) ; synthèses plus amples (La Raison des gestes dans l’Occident médiéval, 1990 ; Les Revenants. Les vivants et les morts dans la société médiévale, 1994 ; L’Invention de l’anniversaire, 2017 ; Les Rythmes au Moyen Âge, 2019).

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (Paris), directeur de l'Institut franco-allemand de sciences historiques et sociales de Francfort-sur-le-Main (Allemagne)

Classification

Média

Jean-Claude Schmitt - crédits : Francesca Mantovani/ Gallimard/ Opale/ Bridgeman Images

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