RESZKÉ JEAN DE (1850-1925)

Ténor polonais, né le 14 janvier 1850, à Varsovie, mort le 3 avril 1925, à Nice, Jean de Reszké se rendit célèbre pour sa voix magnifique, son phrasé et son élocution parfaite, ainsi que pour son charme physique et sa singulière présence scénique.

Issu d'une famille de musiciens, Jean de Reszké (ou Jan de Retzske, de son vrai nom Jan Mieczysław Reszke) prend ses premières leçons de chant auprès de sa mère, avant de suivre celles de professeurs d'art lyrique à Varsovie et à Paris. Après avoir fait des débuts modestes dans des rôles de baryton sous le nom de Giovanni di Reschi en Italie, à Londres et à Paris, il travaille sa voix avec Giovanni Sbriglia pour devenir ténor et, en 1879, se produit pour la première fois, sans éclat particulier, sur la scène madrilène dans le rôle-titre de Robert le diable de Giacomo Meyerbeer.

Au cours des années suivantes, Jean de Reszké se concentre sur les récitals, jusqu'à ce qu'on le persuade de créer le rôle de Jean-Baptiste pour la première parisienne d'Hérodiade de Jules Massenet à l'Opéra de Paris en 1884. De Reszké fait un véritable triomphe et devient le premier ténor de cette scène lyrique, poste qu'il conservera jusqu'en 1889. En 1885, il crée ainsi le rôle de Rodrigue (Le Cid) que Massenet a écrit tout spécialement pour lui. Il interprète ses premiers rôles wagnériens à Londres, notamment Lohengrin en 1887 et Walther (Les Maîtres chanteurs de Nuremberg) en 1888. En 1891, il fait ses débuts américains à Chicago, au sein de la troupe du Metropolitan Opera de New York, qui vient de l'engager. Il triomphera au Met pendant dix ans, recueillant les éloges de la critique et du public pour ses incarnations des grands rôles wagnériens, en particulier celui de Tristan. En 1902, De Reszké se retire à Paris pour se consacrer à l'enseignement, avant de s'installer à Nice en 1919. Au cours de sa carrière, il s'est souvent produit au côté de son frère Édouard et de sa sœur Joséphine, tous deux célèbres chanteurs d'opéra.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS