JARRIGE JEAN-FRANÇOIS (1940-2014)
Président honoraire du Musée national des arts asiatiques Guimet à Paris, Jean-François Jarrige fut un spécialiste de l’archéologie orientale, de la protohistoire des plaines indogangétiques des IIe et Ier millénaires (Baluchistan pakistanais auj.) et plus particulièrement de la civilisation de l’Indus et de celles qui l’ont précédée.
Né le 5 août 1940 à Lourdes (Hautes-Pyrénées), Jean-François Jarrige sort diplômé de l'École du Louvre (1967) et obtient un doctorat en archéologie orientale à la Sorbonne (1971). Au sein du C.N.R.S., qu’il intègre en 1965, il devient directeur du Centre de recherches archéologiques Indus-Baluchistan (1975) puis directeur de recherche (1985).
En tant que membre de la mission archéologique de l’Indus, il participe de 1963 à 1969 aux fouilles de Nindowari et de Pirak au Pakistan, puis dirige celles de Pirak, de Mehrgarh et de Nausharo de 1973 à 2000. Ces recherches ont permis de mettre en lumière une séquence continue depuis les cultures néolithiques locales de 7000 à 600 av. J.-C. dans la civilisation de l’Indus.
Collaborateur de l’Encyclopædia Universalis, Jean-François Jarrige est également l’auteur de nombreux articles, synthèses et essais sur l'archéologie du sous-continent indo-pakistanais. Il interroge particulièrement l’émergence des premières communautés néolithiques au Baluchistan pakistanais, la civilisation de l’Indus, ses précédentes et les périodes post-Indus jusque vers 500 av. J.-C.
De 1987 à 1993, il enseigne à l'École du Louvre. En 1997, il est élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, qu’il préside en 2008. Secrétaire général de la commission consultative des recherches archéologiques à l’étranger (ministère des Affaires étrangères) pendant vingt ans, il contribue au rayonnement de la France dans ce domaine.
De 1986 à 2008, il occupe successivement les postes de conservateur en chef, conservateur général du patrimoine (1988) et directeur du Musée national des arts asiatiques Guimet. En 2004, il devient le premier président après la transformation du musée en établissement public. En 1991, afin de valoriser le Panthéon bouddhique japonais, dont notamment une réplique unique du mandala du temple impérial Tōji de Kyōto, rapporté par Émile Guimet de son voyage au Japon en 1876, il réaménage l’hôtel d’Heidelbach, un bâtiment annexe, en espace muséal.
Commencée en 1996, la rénovation du musée par les architectes Henri et Bruno Gaudin s’est accompagnée d’une forte politique d'enrichissement des collections. Plus de six mille œuvres ou artefacts documentaires sont ainsi venus accroître les quelque mille deux cents œuvres acquises au cours de la décennie précédente. À la réouverture du musée en 2001, Jean-François Jarrige initie des expositions d’envergure internationale : Afghanistan, une histoire millénaire (2001-2002), Montagnes célestes, Trésor des musées de Chine au Grand Palais (2004), Afghanistan, lestrésors retrouvés, collections du Musée national de Kaboul (2006-2007) qui a permis de présenter des chefs-d’œuvre et des pièces archéologiques préservées malgré les violences qu’a connues le pays, et Konpira-san, le sanctuaire de la mer. Chefs-d’œuvre de la peinture japonaise (2008).
Jean-François Jarrige est mort le 18 novembre 2014 à Paris.
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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