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HAMBURGER JEAN (1909-1992)

Médecin français est né le 15 juillet 1909 et mort le 1er février 1992 à Paris. Jean Hamburger fait ses études secondaires au lycée Carnot. Il s'engage vers la médecine mais non sans tentation pour les sciences et les lettres, deux disciplines dans lesquelles il se retrouvera après quelques années au plus haut niveau.

Après des études médicales brillantes, Jean Hamburger devient l'interne puis le chef de clinique du professeur Pasteur Vallery-Radot, petit-fils de Louis Pasteur, qui lui enseigne la médecine clinique. Avant de devenir un grand chercheur, Jean Hamburger fut dès cette époque, et est resté, un médecin exceptionnel, capable de se mettre tout entier à l'écoute et au service des malades. La qualité de la médecine clinique dispensée dans le service de néphrologie de l'hôpital Necker dirigé par Jean Hamburger pendant trente-trois ans (de 1949 à 1982) a joué un rôle essentiel dans la réputation nationale et internationale de l'Institut du rein ouvert en 1970, où soins, recherches et enseignement sont menés de front avec une rare complémentarité.

L'œuvre médicale et scientifique de Jean Hamburger s'est développée dans trois domaines qu'il a en fait lui-même contribué à créer : la réanimation médicale, la néphrologie et la greffe d'organes. Mais l'empreinte de Jean Hamburger sur la médecine de notre temps va bien au-delà de l'élan pourtant décisif qu'il a conféré à ces trois disciplines. Il fut un des premiers en France à apercevoir la chance inespérée que la biologie offrait à la médecine pour la faire sortir de sa pratique artisanale et empirique. Quel chemin parcouru depuis ces années 1950 où les premières greffes de rein étaient réalisées dans l'incrédulité générale ! Hamburger a joué un rôle de pionnier dans la création de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, l'I.N.S.E.R.M. (alors Institut national d'hygiène, I.N.H.), et de la Fondation pour la recherche médicale. Par sa vue prophétique de l'évolution de la médecine, par la conviction de ses propos, par la réussite spectaculaire de ses recherches, il a imposé un nouvel esprit à la médecine française, favorisant sa mutation vers une pratique médicale assise sur des bases scientifiques solides et rigoureuses tout en gardant toute sa dimension humaine.

La réanimation médicale et le rein artificiel

La vie peut être mise en péril dans certains états pathologiques par des pertes ou des accumulations excessives d'eau et d'électrolytes, notamment de sodium et de potassium. Le contrôle d'un niveau équilibré de ces électrolytes est essentiel pour assurer le maintien d'un « milieu intérieur » favorable à la vie cellulaire. Dans le prolongement d'études expérimentales sur le métabolisme de l'eau, Jean Hamburger a défini les concepts physiologiques sur lesquels est fondée la réanimation médicale d'aujourd'hui. Les paramètres régissant l'équilibre hydrosodé furent précisés et les désordres très divers de l'hydratation cellulaire disséqués. Au-delà de leur intérêt théorique fondamental, ces notions allaient permettre la mise en place d'un traitement rapide et efficace de ces désordres graves. Ces recherches et leurs précieuses applications thérapeutiques sont consignées dans le traité Techniques de réanimation médicale et de contrôle de l'équilibre humoral en médecine d'urgence, qui reste une référence historique.

L' insuffisance rénale secondaire à la destruction des reins ou à l'inhibition soudaine de leur fonction provoque la rétention des nombreux produits normalement éliminés par l'urine et, en conséquence, l'apparition de désordres majeurs de l'hydratation cellulaire et de l'équilibre électrolytique. Il était naturel que, dans la continuité de ses travaux sur le métabolisme[...]

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Écrit par

  • : docteur en médecine, professeur émérite d'immunologie, C.H.U. Necker, Paris

Classification

Autres références

  • DÉBUTS DES TRANSPLANTATIONS D'ORGANES

    • Écrit par
    • 254 mots

    En 1952, à Paris, l'équipe médicale du professeur Jean Hamburger greffa au jeune Marius Renard un rein prélevé chez sa mère. Cette greffe effectuée par Delinotte et N. Oeconomos fut un succès technique, mais l'enfant mourut au vingt et unième jour. La qualité de l'intervention n'était...

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