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HAMBURGER JEAN (1909-1992)

La transplantation rénale

Les études chez l'animal avaient montré que la greffe d'un rein était chirurgicalement réalisable et qu'une immunosuppression efficace pouvait retarder le rejet de greffes de peau incompatibles. Mais les connaissances concernant les greffes de rein incompatibles étaient encore très modestes lorsque Jean Hamburger se lança dans l'aventure des greffes humaines en 1953 en transplantant à Marius Renard, un jeune charpentier dont le rein unique avait été détruit par un traumatisme, un rein de sa mère. C'était le début d'une série de premières historiques, en compétition mais aussi en contact étroit avec l'équipe de John P. Merrill et Joseph E. Murray, ce dernier couronné par le prix Nobel de médecine en 1990. La première greffe « allogénique » (entre deux sujets génétiquement différents) entre deux « faux » jumeaux était réalisée à l'hôpital Necker sous irradiation totale en 1959, juste quelques semaines après que l'équipe de Boston eut procédé à une transplantation similaire. Trois ans plus tard, c'est par le groupe de l'hôpital Necker qu'était réalisée la première greffe entre non jumeaux et, deux ans après, la première greffe d'un rein de cadavre suivie d'un succès définitif. Bien au-delà de ces premières, Jean Hamburger joua un rôle déterminant dans la compréhension et le diagnostic des manifestations cliniques, biologiques et immunologiques du rejet, sa réversibilité par un traitement par les dérivés de la cortisone et sa prévention par les immunosuppresseurs. Le mode d'action et le métabolisme de l'azathioprine étaient précisés. L'utilisation des globulines antilymphocytaires était rationalisée. L'équipe de Necker décrivait les crises de rejet et menait des études pionnières sur les divers aspects du rejet chronique et de la récidive sur le rein transplanté de la néphropathie initiale. En collaboration avec Jean Dausset, Jean Hamburger a apporté une contribution décisive à la démonstration du rôle des antigènes HLA dans le déterminisme du rejet, sur lequel est fondé la sélection du donneur de la greffe.

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Écrit par

  • : docteur en médecine, professeur émérite d'immunologie, C.H.U. Necker, Paris

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  • DÉBUTS DES TRANSPLANTATIONS D'ORGANES

    • Écrit par
    • 254 mots

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  • TRANSPLANTATION D'ORGANES

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