HAMBURGER JEAN (1909-1992)

L'immunopathologie

Les glomérulonéphrites et le rejet des allogreffes, les deux domaines d'intérêt principaux de Jean Hamburger, relèvent de mécanismes essentiellement immunologiques. C'est donc très logiquement qu'il s'intéressa aux développements alors explosifs des recherches immunologiques fondamentales. Et cela au moment crucial où l'on commençait à analyser le système immunitaire au niveau même des protagonistes des réactions immunitaires, les lymphocytes, dont on venait tout juste de reconnaître le rôle dans la production des anticorps et le rejet des greffes. Les mécanismes du rejet furent précisés, la morphologie et les fonctions des lymphoblastes infiltrant le greffon en voie de rejet furent identifiés grâce à un ingénieux procédé de canulation des lymphatiques du rein transplanté, la nature des dépôts d'immunoglobulines et de complément dans les glomérules rénaux déterminés. Des recherches plus fondamentales, réalisées en collaboration avec Jean-François Bach et Mireille Dardenne, débouchèrent sur la description du premier marqueur des cellules T humaines, le phénomène des rosettes spontanées et la découverte d'une hormone thymique circulante, la thymuline, dont la structure et les fonctions étaient déterminées. Enfin, les mécanismes du diabète insulinodépendant étaient abordés avec succès autour de la description d'un test original d'inhibition de la production d'insuline par les cellules 13 des îlots de Langerhans par les cellules T de malades diabétiques. Ces travaux sur le diabète, réalisés au moment même où l'on venait de suspecter l'origine auto-immune de la maladie, allaient susciter la création d'un groupe de recherche actif sur cette maladie.