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OLIER JEAN-JACQUES (1608-1657)

Ecclésiatique français, auteur spirituel, fondateur de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. Parisien, mais élevé à Lyon où son père était intendant royal, Jean-Jacques Olier s'était préparé à une brillante carrière ecclésiastique ; pourvu de bénéfices, reçu maître ès arts à Paris en 1627, étudiant de théologie en Sorbonne, il prit enfin au sérieux sa vocation et se mit sous la direction de Vincent de Paul. Prêtre en 1633, d'abord prédicateur de missions rurales, il subit une rude épreuve psychologique et spirituelle, crise qui tenait à un évident déséquilibre nerveux et qui, marquée par l'« obscurité d'esprit », l'« embrouillement de l'âme », le sentiment de l'« environnement du démon », prit le sens d'une purification mystique. Il en fut délivré à Notre-Dame de Chartres au début de 1641. Ayant par deux fois refusé l'épiscopat, il se préoccupa des insuffisances de la formation du clergé ; le 29 décembre 1641, il forma avec deux autres prêtres, Caulet et Du Ferrier, une communauté où clercs et prêtres pourraient être initiés aux devoirs de leur état.

De Vaugirard, près de Paris, ce « séminaire » se fixe en 1642 sur la paroisse Saint-Sulpice de Paris, dont Olier est devenu depuis peu le curé. Pendant dix ans, il est l'apôtre infatigable et inventif de son immense paroisse et s'appuie sur les laïcs de la Compagnie du Saint-Sacrement pour la réformer sans faiblesse. Au séminaire de Saint-Sulpice, il n'y a ni cours de théologie ni cours des autres sciences ecclésiastiques qui s'enseignent en Sorbonne, mais on donne des conférences spirituelles et l'on prépare aux ordinations : la réforme du clergé se fera par la prise de conscience de la grandeur religieuse du sacerdoce. Olier envoie des disciples fonder dans le même esprit les séminaires de Nantes, de Viviers, du Puy et de Clermont ; son zèle missionnaire l'a déjà amené à contribuer largement à la fondation de la ville de Montréal (1642), où quatre sulpiciens arrivent en 1657. Gravement malade à partir de 1652, Olier se démet de sa cure, mais continue d'agir par ses écrits ; petits traités, d'une doctrine sévère, mais souvent brillants et d'un lyrisme chaleureux, ils ont été fréquemment réédités jusqu'à nos jours : La Journée chrétienne (1655) ; Catéchisme chrétien pour la vie intérieure (1656) ; Explication des cérémonies de la grand-messe (1656) ; Introduction à la vie et aux vertus chrétiennes (1657). Après sa mort, ses Lettres spirituelles (1672 ; éd. critique 1935) et un Traité des saints ordres (1676) composé avec des fragments de textes d'Olier ont eu une influence durable. Des Mémoires, inédits, expriment dans un style souvent négligé sa riche et parfois déconcertante expérience spirituelle.

Reprenant les vues de Bérulle sur l'Incarnation, Olier voit en Jésus-Christ le chantre de la gloire divine, le Fils devenu dans son humanité le parfait adorateur et « religieux de Dieu ». Le Christ « dilate » son sacrifice de louange dans l'Église par l'eucharistie, dont le ministre doit participer à l'état de mort et de résurrection du Sauveur : « vie à Dieu » par l'oraison et l'écoute du Saint-Esprit, mort à soi-même et au monde par l'éloignement de tout intérêt ou attache terrestre. Ainsi s'expliquent la note d'austérité quasi monacale qui, par les séminaires français, a marqué une large partie du clergé catholique des derniers siècles, mais aussi l'esprit apostolique, qu'Olier faisait puiser à la même source.

— Irénée NOYE

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Écrit par

  • : sulpicien, archiviste de la Compagnie de Saint-Sulpice, ingénieur au C.N.R.S.

Classification

Autres références

  • SAINT-SULPICE COMPAGNIE DES PRÊTRES DE

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    Société de prêtres (qu'on appelle aussi Sulpiciens) issue, au xviie siècle, de l'établissement fondé par Jean-Jacques Olier et désigné sous le nom de séminaire de Saint-Sulpice à cause de la paroisse parisienne auprès de laquelle il fonctionnait dès 1642. Cet établissement fit...